Profits : Total, un pillage à l'échelle mondiale04/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2222.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Profits : Total, un pillage à l'échelle mondiale

Le trust pétrolier français Total, première entreprise du CAC 40, a annoncé son bilan pour l'année 2010 : 10,3 milliards d'euros de profits. Cette somme n'est, pour son PDG, qu'un « bon résultat ».

Il est vrai qu'il est plus bas que le bénéfice réalisé par Total en 2008, qui était cette année-là de 13,9 milliards d'euros. Mais, record ou pas, la fortune des actionnaires s'établit sur les bénéfices accumulés d'année en année.

La hausse des profits, + 32 % cette année, n'est pas liée à l'augmentation de la production réelle (à peine 4 %). Non, c'est la spéculation sur les marchés internationaux des matières premières qui a enchéri le prix du baril de pétrole et permis cette ascension d'un tiers des bénéfices de Total. La compagnie pétrolière n'assure pas seulement ses profits grâce aux fluctuations à la hausse du marché, mais également par le pillage des ressources dans près de 130 pays où elle a « des intérêts » et où elle bénéficie souvent de la protection des dictateurs en place. Total reverse bien quelques royalties à ses protecteurs, mais l'essentiel des ressources pétrolières, acquises à bas prix, est vendu en France comme ailleurs avec des marges énormes, qui sont engrangées par la compagnie. Un véritable racket des consommateurs, avec des prix des carburants à la pompe qui atteignent des sommets, et des prix du gaz eux aussi en hausse, Total se développant de plus en plus dans ce secteur.

En outre, Total s'arrange par des procédures comptables pour ne payer aucun impôt en France. Selon ses bilans, le trust perdrait de l'argent en France, en particulier à cause des grèves de l'automne, prétend le patron de la compagnie, de Margerie. Ses bénéfices plantureux n'empêchent pas Total de continuer à supprimer des emplois. Si le trust met en avant des investissements à la raffinerie de Gonfreville, il ne parle pas de la fermeture de celle de Dunkerque. Tout juste évoque-t-il la vente de celle de Lindsay en Angleterre, dont le trust veut se débarrasser au plus vite. Et cela pour que les actionnaires bénéficient de cinq milliards de dividendes, sur les dix milliards de profits réalisés. Exproprier totalement Total serait une mesure de salut public.

Partager