Martinique : Les dockers reprennent la tête haute04/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2222.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Martinique : Les dockers reprennent la tête haute

À Fort-de-France, les dockers ont signé un accord de fin de conflit avec leur employeur, le patron de Gemo (Groupement d'employeurs de main-d'oeuvre), le samedi 26 février. Après trois semaines de grève, ils obtiennent la majoration du salaire de base de 2,10 % au premier janvier 2011, à laquelle s'ajoute un complément de 0,90 % au premier mars 2011. À cela s'ajoute le paiement de la moitié des jours non travaillés en raison du lock-out, et l'abandon des sanctions disciplinaires.

Dès le début du conflit, le 4 février, tout le patronat s'était mis en ordre de bataille et avait lancé les hostilités contre les ouvriers dockers.

Le patron du groupe Gemo appuyé par les associations patronales, Medef et CCI en tête, avait fait condamner la grève du zèle des dockers par le tribunal de grande instance. Il les avait lock-outés Mais surtout ces patrons avaient déclenché une véritable campagne contre eux, occupant l'espace médiatique, par des déclarations, communiqués ou interviews.

Députés et sénateurs ont eux aussi volé au secours de « l'économie » et se sont montrés compatissants aux « malheurs du patronat »... Dans leur sillage, les partis politiques se sont engouffrés.

Ceux de droite, comme les Forces martiniquaises de progrès, mais aussi ceux qui se réclament de la gauche comme le Rassemblement démocratique martiniquais qui, dans son communiqué du 24 février, déclarait ne pas vouloir « accepter une fois de plus que le peuple martiniquais soit pris en otage » !

C'est aussi le moment qu'ont choisi les dirigeants du Parti Communiste martiniquais pour administrer des leçons de bonne conduite... aux syndicats des dockers. Dans leur journal Justice du 24 février, ils écrivaient : « Tout cela nous amène à dire qu'un syndicat responsable doit certes défendre les intérêts légitimes de ses membres, mais aussi mesurer les conséquences de ses combats aussi bien sur la vie des autres travailleurs que sur celle des hommes et des femmes qui n'ont pas la possibilité de travailler. Il doit veiller à s'assurer de leur soutien ou de leur neutralité bienveillante. »

Mais les dockers ont tenu bon. Ils ont trouvé le soutien d'une partie des travailleurs et de la population qui opposaient le montant du salaire de 41 000 euros mensuel de Jean-Charles Cren, dirigeant de Gemo et de la CMA-CGM, à la prétendue « indécence des salaires des dockers ».

Les grévistes trouvèrent aussi le soutien de la direction de la CGT Martinique qui, le vendredi 26 février, avait appelé à un rassemblement de soutien aux dockers.

Alors, bien sûr, les dockers n'ont pas pu obtenir satisfaction sur la totalité de leurs revendications salariales, qu'ils évaluaient au départ à plus de 7 %, mais ils se sont montrés satisfaits d'avoir pu faire reculer leur patron et tous ses alliés.

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