Les révoltes dans le monde arabe continuent de s'étendre04/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2222.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Les révoltes dans le monde arabe continuent de s'étendre

Après la Tunisie et l'Égypte, la contestation des régimes dictatoriaux s'étend. En Libye, après plus de deux semaines de combats et de répression féroces, le pouvoir de Kadhafi semble devoir se limiter à une région de plus en plus restreinte. En un peu plus de deux mois, la révolte a touché presque tous les pays du monde arabe, n'épargnant pour l'instant - en apparence, en tout cas - que la Syrie, l'Arabie saoudite et quelques émirats, pour combien de temps encore. Même en Irak meurtri par les guerres, dévasté par une « après-guerre » sous contrôle de troupes impérialistes, des manifestations similaires à celles du Maghreb ou d'Égypte ont eu lieu.

Ailleurs encore, du Maroc à la Jordanie, du Yémen au sultanat d'Oman, les populations contestent les pouvoirs autocratiques, les monarchies anachroniques, les dictateurs corrompus accumulant des richesses aux dépens de la population pauvre, qu'elle soit autochtone ou immigrée.

La simultanéité des révoltes et leur contagion reposent sur une similitude de situations sociales et politiques : inégalités criantes, étouffement des libertés et négation des droits démocratiques.

Et derrière ces dictatures, il y a les grandes puissances qui dominent l'économie mondiale, il y a de grands trusts qui pillent leurs richesses et affament les populations. La crise économique, dont ces derniers sont responsables, pèse d'un poids particulièrement lourd sur les pauvres de ces pays. Que ce soit par l'augmentation insupportable du prix du pain, du sucre ou de l'huile, que ce soit par le chômage imposé à une jeunesse souvent qualifiée et diplômée, que ce soit encore par la paupérisation de paysans privés de terre, ou l'exploitation forcenée d'ouvriers et d'ouvrières du textile ou de la mine. « L'ordre » impérialiste appuyé sur des dictatures locales ne pouvait que semer les ferments de la colère populaire.

Dans un passé somme toute récent, le monde arabe a déjà connu des révoltes et de profonds bouleversements. Dans les deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale la domination coloniale directe a été rejetée et des régimes, qui avaient été mis en place par les puissances européennes, mis à terre dans plusieurs de ces pays. Ces bouleversements auxquels ont souvent participé les masses populaires ont en définitive bénéficié à de fines couches bourgeoises nationales qui parfois se sont confondues avec les appareils d'État. Et ce sont à elles et à eux que s'opposent aujourd'hui les classes populaires en révolte, la domination coloniale n'étant plus là pour masquer les antagonismes nationaux de classe.

Bien des obstacles se dressent néanmoins devant ceux qui aspirent à des changements qui ne soient pas que de surface. Les aspirations même confuses des exploités à plus de liberté, à plus de droits sont autres que les changements voulus par la bourgeoisie et les notables. Avoir un travail, manger à sa faim nécessitent des bouleversements que refusent les catégories sociales privilégiées. Mais plus le mouvement dure, plus les contestations s'expriment, plus les classes populaires peuvent apprendre. Alors, tant que mouvement il y a, espoir il y a pour que le « printemps des peuples arabes » permette aux exploités qui en espèrent un changement de ne pas être déçus, trompés, par ceux qui se présentent comme une alternative aux régimes haïs.

Et si dans le cours du mouvement mûrit la conscience des intérêts communs des classes pauvres, si la classe ouvrière des pays arabes retrouve le chemin de la lutte et si dans la jeunesse révoltée il s'en trouve qui cherchent les causes de la pauvreté et des inégalités sociales, et découvrent ainsi les idées du communisme révolutionnaire, alors tous les espoirs sont permis.

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