Avec ou sans Ben Ali, les affaires continuent04/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2222.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Avec ou sans Ben Ali, les affaires continuent

« Le miracle économique tunisien va continuer », même sans Ben Ali : c'est ce qu'a déclaré le dirigeant de la Fédération des patrons tunisiens du textile lors du Salon de la confection qui s'est tenu en région parisienne. Les patrons tunisiens voulaient ainsi rassurer leurs clients européens, pour lesquels ils fabriquent, entre autres, la moitié de leurs maillots de bain ou le tiers de leurs jeans.

Le « miracle économique » consiste en fait à payer des salaires extrêmement bas. Le salaire horaire minimum est de 0,75 euro en Tunisie, plus bas qu'en Turquie, qu'en Algérie et qu'au Maroc. Du point de vue des patrons, ni le changement à la tête de l'État ni les manifestations ne doivent effrayer les commanditaires européens. L'exemple de celui de l'entreprise TFCE, qui fournit les 3 Suisses, La Redoute ou les Galeries Lafayettes, est significatif. Il a, paraît-il, manifesté contre Ben Ali mais se félicite que, trois jours après sa fuite, tous ses ouvriers avaient déjà repris le travail, et que cinq jours plus tard, ses exportations reprenaient. Ce même patron annonce vouloir mettre en place dès cette année, dans son entreprise, un salaire aux pièces et l'annualisation du temps de travail.

Derrière le prétendu miracle tunisien et les appels du « nouveau » pouvoir à reconstruire ensemble un régime démocratique, il y a une bourgeoisie tunisienne dont la soif de profits n'a rien à envier à celle de la bourgeoisie des pays riches, et dont les intérêts sont étroitement liés à ceux de la bourgeoisie impérialiste. Dans le secteur du textile, la moitié des 2 100 entreprises ont des capitaux mixtes, étrangers et tunisiens.

Pour les travailleurs il n'y aura pas de miracle, ils n'obtiendront de meilleurs salaires que s'ils les imposent à ce patronat.

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