ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : Coup de colère pour les salaires04/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2222.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : Coup de colère pour les salaires

L'usine ArvinMeritor de Saint-Priest fabrique les ponts et essieux pour les camions de Renault Trucks. Elle ne compte plus que 500 personnes, dont environ 300 ouvriers, travaillant essentiellement au montage car l'usinage est en train d'être transféré en Italie. Jusqu'en 2004, l'usine appartenait à Renault Trucks (groupe Volvo), qui l'a alors vendue à Arvinmeritor.

Si beaucoup de liens ont été conservés avec l'usine voisine de Vénissieux, grâce en particulier à l'utilisation des mêmes cars de ramassage, bien des avantages ont été perdus. Alors que depuis 2004 les ouvriers de Renault Trucks ont touché au total environ 6 000 euros d'intéressement, ceux d'ArvinMeritor n'en ont pas eu du tout. Et comme cette usine va réintégrer Renault en 2012, les ouvriers espéraient bien obtenir avant, la récupération d'une partie de cet argent perdu. Le chantage fait par la direction, disant que Renault ne les reprendrait pas si les négociations se passaient mal, n'a fait qu'augmenter la colère.

Dans un premier temps, le jeudi 17 février, la direction a proposé 1,6 % d'augmentation en mars et 0,4 % sur le treizième mois, ainsi qu'une prime de 800 euros en mars et une autre de 200 euros en octobre, soumise à des critères de productivité. Après cette première réunion, le travail a ralenti, et beaucoup avaient encore en mémoire les trois jours de grève de 2008, avec blocage du portail, qui avait fait céder la direction.

La nouvelle négociation du lundi 21 février, accordant une prime de 300 euros en mai, n'a pas été jugée suffisante. Une grève commença, qui s'est poursuivie par le blocage du portail, empêchant les camions d'entrer, ce qui a provoqué une belle pagaille.

La direction a finalement renégocié et accordé une augmentation de 2 % avec un talon de 40 euros, une prime de 1 100 euros en mars et 200 euros en octobre. Au sortir de la réunion, les négociateurs CGT et CFTC ont fait pression pour que les travailleurs acceptent et reprennent le travail. Les grévistes étaient partagés, certains pensant qu'en continuant il serait possible d'obtenir plus. Sur les 80 présents, un peu plus de 50 ont voté la reprise du travail. L'équipe de nuit a « suspendu » la grève, et ceux du lendemain matin, attendus à la descente des bus par les militants CFTC, ont repris le travail sans avoir eu la possibilité de se réunir pour en discuter ensemble.

Beaucoup auraient souhaité obtenir plus, mais il y a quand même, pour nombre de travailleurs, le sentiment d'avoir fait reculer la direction, pour qui le souvenir de 2008 a dû compter, car elle n'avait pas envie de revoir l'usine bloquée.

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