À l'occasion d'une enquête montrant que le nombre de suicides chez les agriculteurs est particulièrement important (plus de 800 en 2009 selon l'Association des producteurs de lait indépendants), les médias ont rapporté les conditions dans lesquelles se débattent de nombreux petits exploitants.

Les difficultés des agriculteurs ne sont pas chose nouvelle et les suicides peuvent avoir des causes multiples, qui se cumulent parfois : la désertification des campagnes, l'isolement, le célibat, la surcharge de travail, etc.

Mais les témoignages des agriculteurs interrogés soulignent aussi les facteurs économiques qui pèsent, comme les prix bas imposés par la grande distribution, la baisse des revenus (voire le travail à perte), l'endettement auprès des fournisseurs, des banques et des assurances, ou encore, ces dernières années, les variations incessantes des prix de certains produits agricoles sur les marchés, variations liées à la spéculation.

Face à la ruine des petits producteurs au profit des grandes entreprises et des banquiers, la solution ne viendra pas d'un protectionnisme destiné à « protéger les produits français », réclamé par certaines associations de paysans et d'éleveurs qui tirent la sonnette d'alarme, mais bien dans la contestation de la domination sur l'économie des grosses sociétés capitalistes, banques, distributeurs, semenciers et autres producteurs d'aliments de bétail.