Une multitude d'accidents dus au gaz... et aux entreprises23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Une multitude d'accidents dus au gaz... et aux entreprises

Certaines explosions de gaz ont fait beaucoup de victimes. En plus de Saint-Quentin en 2005, rappelons Toulouse en 2002 (un mort), Mulhouse en 2004 (18 morts), Villefranche en 2004 (un mort), Dijon en 1999 (11 morts), pour ne citer que les exemples les plus récents. À chaque fois GDF a été condamné. Mais il existe de nombreux accidents dont ne parlent que les médias locaux. Ainsi, commentant l'explosion de Saint-Quentin, un directeur territorial de GRDF reconnaît que, « dans l'Aisne, une soixantaine de dégâts aux ouvrages se produisent chaque année sur près de 5 000 chantiers ». Et c'est évidemment à peu près pareil pour l'ensemble des départements.

Santé - Région lyonnaise : L'hospitalisation privée se porte bien

La clinique Natecia, à Lyon, a fait parler d'elle récemment en raison d'une pince oubliée dans le ventre d'une opérée. Cette femme a été choquée par la désinvolture de la clinique et du chirurgien, qui traitent les gens en « clients rentables et non en patients ». Car, quand cet oubli a enfin été découvert après six mois de douleurs non prises au sérieux, la clinique a encore attendu trois jours supplémentaires avant de la réopérer, sans même que le chirurgien s'excuse.

C'est l'une des nombreuses cliniques privées qui prospèrent actuellement à Lyon, et parmi lesquelles, depuis 2006, les restructurations vont bon train. Onze petites cliniques, créées et gérées jusque-là par des groupes de médecins et chirurgiens, ont été remplacées par cinq grosses structures, profitant des subventions de l'État dans le cadre du plan Hôpital 2007.

Ceux qui se taillent la part du lion dans cette gestion sanitaire à but lucratif sont la Générale de Santé (cotée en Bourse) et le groupe Noalys. C'est ainsi que la clinique privée mère-enfant Natecia, gérée par Noalys, a empoché une dizaine de millions d'euros sur les 49 millions qu'a coûtés sa construction.

En 2008, le privé représentait en Rhône-Alpes 40 % de l'hospitalisation à temps complet et 53 % de l'hospitalisation en ambulatoire. Et il en veut toujours plus ! La fédération hospitalière privée de Rhône-Alpes s'estime lésée et être « le parent pauvre » du nouveau plan Hôpital 2012 : « Nous demandons à l'État de jouer un rôle dans la construction hospitalière privée, sachant que les actionnaires peuvent prendre en charge les investissements d'exploitation », « nous déplorons un parti pris presque systématique en faveur de l'hospitalisation publique. » Pourquoi se gêner ? Pour eux, c'est l'argent public pour les services privés ; l'État investit et le privé gère ! Et pendant ce temps, peu importe que le public soit de plus en plus mis à mal par manque de moyens et de personnel.

Le groupe Noalys est propriétaire de l'hôpital privé de l'Est lyonnais et de la clinique Natecia, qui fait directement concurrence au nouvel hôpital public femme-mère-enfant. Mais, pour fréquenter ces établissements, il vaut mieux avoir une bonne mutuelle pouvant payer les dépassements d'honoraires. Les affaires marchent bien, puisque Noalys est maintenant implanté à Paris et dans différentes villes de province et qu'il commence à s'étendre jusqu'en Chine, assurant la gestion d'une maternité dans une ville-hôpital près de Pékin.

L'incident de la clinique Natecia n'est pas le premier de ce genre. Ce type d'oubli, heureusement rare, aurait sans doute pu se produire aussi dans un hôpital public, mais la suite qui lui a été donnée augure mal de la prise en charge des patients. Quand le but d'un établissement de santé n'est pas seulement de soigner mais aussi de dégager des profits, on peut se demander ce que devient l'intérêt des malades.

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