La Poste - Saverne (Bas-Rhin) : Grève au centre de Saverne-Monswiller23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

La Poste - Saverne (Bas-Rhin) : Grève au centre de Saverne-Monswiller

24 des 29 agents du centre de distribution de Saverne-Monswiller se sont mis en grève du lundi 7 au samedi 13 février à l'appel des syndicats CGT et CFDT. La direction, qui se prévaut de la signature de FO et de la CFTC, voulait imposer de nouvelles dégradations aux travailleurs du centre et, en l'apprenant lundi 7 en arrivant, ceux-ci ont arrêté le travail, sûrs d'une chose : la sécabilité, ils n'en veulent pas.

Cela fait deux ans que La Poste réorganise à tour de bras en imposant les périodes dites de « sécabilité ». Pour un temps de travail donné qui est censé correspondre à un volume de courrier, les facteurs doivent organiser leurs tournées entre eux. Presque toujours, cela se traduit par le rallongement des tournées au-delà du temps prévu. Et La Poste appelle cela pompeusement « Facteur d'Avenir ».

Mais là, les postiers en ont eu assez : après leur avoir imposé 54 jours de sécabilité l'an passé, la direction a voulu leur en imposer dix de plus, sans aucune rémunération supplémentaire ni contrepartie.

La dégradation des conditions de travail s'est déjà traduite cet hiver par un accident du travail grave : une collègue a eu le doigt arraché par un chariot en accomplissant son travail, sous pression constante et sur une plate-forme de chargement qui n'avait pas été déneigée. À l'époque, le commentaire de la direction avait été qu'elle avait manqué aux règles de sécurité, s'efforçant même de la convaincre, heureusement sans effet, de ne pas déclarer un accident du travail.

La direction a cherché à briser la grève avec des collègues du CTED (Centre de traitement et d'entraide de la distribution, une réserve de main-d'oeuvre pour les situations à problème), quitte à les faire venir du département du Haut-Rhin et à leur payer la nuit d'hôtel et les heures supplémentaires.

Après cinq jours de grève, la direction a finalement retiré son projet de rajouter dix jours de sécabilité. Et les agents distribuent à nouveau le courrier en respectant scrupuleusement les heures de travail normales, ce qui fait qu'elle a bien du mal à se débarrasser des reliquats de la grève?

L'ambiance se ressent vraiment de ce mouvement que les postiers ont mené en commun. Tout le monde a pu mesurer la sympathie de la population, qui témoignait son soutien avec force signes d'encouragement, friandises offertes, et en tenant des revues de presse de la grève !

Tout le monde convient aussi que ça n'est pas terminé, et qu'il faudra encore contraindre la direction à mettre de l'eau dans son vin.

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