Dassault contre les aides sociales : Et si l'on commençait par lui couper les vivres ?23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Dassault contre les aides sociales : Et si l'on commençait par lui couper les vivres ?

Dans une émission de la chaîne i-Télé du 13 février, Serge Dassault a entonné son couplet préféré : il faut que l'État supprime les aides sociales qui, à l'en croire, seraient responsables de tous les maux du pays, à commencer par le déficit public.

Il s'en est pris tout d'abord aux 35 heures, « qui coûtent chaque année au budget 25 milliards d'euros. Pendant l'éternité, vous allez dépenser 25 milliards d'euros par an pour rien. Pour ne pas travailler. » Sa solution : « Supprimer l'horaire légal par exemple. Les entreprises pourraient choisir et les heures supplémentaires ne seraient pas augmentées », c'est-à-dire qu'elles seraient payées au même tarif que les autres. Quant aux emplois aidés, qui coûteraient 30 à 35 milliards à l'État, « c'est une horreur ». Il suggère par conséquent de supprimer « toutes les dépenses de fonctionnement faites pour aider les gens », comme la prime pour l'emploi ou l'aide aux chômeurs en fin de droits.

« Il ne faut pas que l'État ait à donner de l'argent », conclut-il, sous-entendant par là l'argent destiné à aider les travailleurs et les chômeurs. Car ce gros capitaliste, qui tire une partie de ses revenus de l'argent public, n'est pas hostile au fait que l'État débourse sans compter quand cet argent atterrit dans ses poches ou celles de ses semblables. Il a accepté sans sourciller que l'État lui verse 800 millions d'euros pour ajouter onze avions Rafale à sa commande initiale, afin de le dédommager de l'échec commercial de cet avion dont aucun autre pays n'est acheteur. Et il souhaiterait volontiers que la manne étatique tombe sur lui « pour l'éternité ».

M.L.

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