Continental - Clairoix (Oise) : Les travailleurs toujours mobilisés23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : Les travailleurs toujours mobilisés

Près de 250 travailleurs de l'usine Continental de Clairoix, fermée depuis avril 2009, se sont rassemblés lundi 21 février devant la préfecture de l'Oise, à Beauvais, pour exiger le respect des engagements du gouvernement et de Continental sur le reclassement des 1 113 salariés de l'usine, engagements conclus à l'issue du mouvement, en juin 2009.

Dans leur lutte les travailleurs avaient en effet arraché le maintien des contrats de travail jusqu'en 2012, cette période transitoire étant censée permettre le reclassement d'au moins 80 % du personnel. Dix-neuf mois après cet accord, il reste encore 850 travailleurs à reclasser, plus de six cents si l'on ne compte que ceux nés après 1957 et qui ne bénéficient pas de mesures spécifiques liées à l'âge.

Alors que le comité de lutte était en pleine négociation avec la direction générale pour l'amélioration du dispositif, ce qui a déclenché ce regain de tension et de mobilisation est l'envoi début février d'un courrier à tout le personnel, où il était écrit que 500 travailleurs « avaient retrouvé un emploi ». En réalité, en dehors des actions personnelles des salariés, la société chargée des reclassements, filiale du numéro un mondial de l'intérim Adecco, n'a reclassé que quelques dizaines de salariés.

La réaction organisée à l'initiative du comité de lutte a été immédiate : 250 travailleurs se sont réunis sur simple envoi de mails. Cette réunion s'est conclue par l'envoi d'un ultimatum à la direction du groupe Continental AG et au gouvernement, leur donnant jusqu'au vendredi 18 février pour annuler le courrier envoyé et réaffirmer, par le biais de réunions officielles, les moyens de tenir leurs engagements.

Le gouvernement, par la voix du préfet, a alors immédiatement proposé une réunion. Continental AG à Hanovre en Allemagne faisait savoir son accord pour ces demandes. Le premier geste a été d'envoyer un courrier, contrôlé à l'avance par le comité de lutte, annulant le précédent courrier provocateur, et réaffirmant les engagements de la direction du groupe. Des contacts avaient été pris entretemps avec les délégués de Continental Toulouse et le représentant international des salariés de Continental à Hanovre, membre du syndicat IG-BCE.

C'est donc rassemblés à plus de 400 vendredi 18 février, date butoir de l'ultimatum, que les travailleurs prenaient connaissance de ces reculs verbaux. Et c'est pour faire comprendre à tous leur détermination que le rassemblement devant la préfecture fut décidé.

Certes, pour le moment il ne s'agit que de mots. Même s'il y a eu, d'un côté, quelque satisfaction morale à avoir remis à sa place pendant plus d'une heure et très sèchement le préfet de l'Oise, le même qui était en poste en Guadeloupe au moment de la grève générale ; et de l'autre, d'avoir vu la direction internationale du groupe accepter des négociations directes. Quant au reclassement effectif des salariés, c'est une autre affaire. Mais les travailleurs de Continental montrent qu'ils ne faiblissent pas et qu'ils sont décidés à se faire respecter jusqu'au bout. C'est ce qui est marquant pour bien des travailleurs, bien au-delà des frontières de l'usine et du département.

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