Bénéfices des banques : Aucun profit pour les populations23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Bénéfices des banques : Aucun profit pour les populations

BNP-Paribas et la Société Générale ont annoncé des bénéfices 2010 en hausse spectaculaire : pour la première 7,8 milliards d'euros, plus 34 %, et pour la seconde près de 4 milliards, six fois plus qu'en 2009.

Pourtant cette année-là les cinq plus grandes banques françaises - BNP-Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banques populaires-Caisses d'Épargne et Crédit Mutuel-CIC - avaient déjà fait onze milliards d'euros de profits. En 2010 donc, avec les seuls bénéfices de deux de ces cinq banques, ce record est déjà dépassé. Ce seront bien sûr les actionnaires qui toucheront le pactole, ceux de la BNP par exemple se partageant 33,4 % de ces bénéfices quand les salariés de cette banque n'en auront que 3,6 %, dix fois moins, au titre de l'intéressement et de la participation.

Dans le bilan de la Société Générale, la filiale « Finance et investissement », en charge des opérations boursières spéculatives annonce des résultats en hausse de 160 %. La BNP, elle, se félicite du rachat de la banque belge Fortis pour 16,5 milliards d'euros. Cette banque avait été sauvée en 2008, les États belge, néerlandais et luxembourgeois reprenant ses dettes. La BNP avait ensuite racheté la partie belge de cette banque, renflouée avec l'argent des contribuables et redevenue rentable.

Ces bénéfices record n'ont donc rien à voir avec une reprise de l'activité économique qui, d'après les chiffres officiels, serait en hausse de seulement 1,5 % en France. Ils sont le résultat de la spéculation sur les marchés financiers. Avec des fonds empruntés à 1 % auprès des banques centrales des États, elles prêtent à 3 ou 4 % voire beaucoup plus aux entreprises, aux particuliers, aux collectivités locales et même... aux États. Elles spéculent aussi directement sur les prix des matières premières, les variations des cours des monnaies ou sur les dettes des États. Les « marchés financiers » qui seraient méfiants, craintifs ou nerveux d'après la presse ne sont pas une réalité virtuelle mais ces banques avec des dirigeants en chair et en os qui dominent l'économie de la planète et en ont fait un casino. C'est ensuite aux peuples que les capitalistes présentent la note, sous prétexte d'éviter la faillite. Les Grecs, les Islandais ou encore les Irlandais, sans parler des peuples du Tiers-Monde, en savent quelque chose, victimes de plans d'austérité imposés par le FMI et les grandes puissances.

Pour éviter d'enfoncer l'économie dans la crise, il suffirait de prendre sur ces milliards de profits. Mais demander aux banquiers de se soucier des intérêts de la société dans son ensemble, ce serait demander du lait à un bouc.

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