Ratp : La direction désavouée16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Ratp : La direction désavouée

À la suite de la grève sur la réforme des retraites de 2007, quatre grévistes des lignes 6 et 9 du métro parisien avaient été poursuivis en justice sur plainte de la direction.

Ils avaient alors été mis en garde à vue et accusés d'avoir actionné des rupteurs d'alarme, provoquant une coupure du courant de traction durant quelques instants, ce que la direction assimilait à un acte de sabotage, si ce n'est à une prise d'otages. Pourtant l'actionnement d'une alarme est un acte fréquent, afin que soit évité un danger, et il se traduit simplement par l'arrêt des trains, le temps de régler le problème.

Les deux grévistes de la ligne 6, les premiers à être poursuivis, ont été condamnés en décembre 2009 : un licenciement pur et simple pour le premier et plusieurs mois de mise à pied pour le second. Quant aux deux accusés de la ligne 9, ils avaient été condamnés en première instance, en janvier 2010, à deux mois de prison avec sursis et à une lourde amende. Dans les deux cas, la mobilisation syndicale et celle de nombreux travailleurs, le soutien de diverses personnalités choquées par cet acte de vengeance à l'encontre de grévistes, n'étaient pas parvenus à infléchir la décision des juges.

À la veille du jugement d'appel qui s'est tenu le mercredi 2 février, la crainte était réelle que soit confirmé le jugement pris en première instance. Eh bien non, puisque le tribunal de Versailles a totalement changé de position. Non seulement les deux agents de la ligne 9 ont été relaxés, puisque le tribunal a infirmé le premier jugement, mais la RATP a été déboutée de toutes ses demandes !

L'attendu du verdict s'est très vite répandu sur la ligne, mais aussi bien au-delà. Ce fut une joie et un grand soulagement pour tous, à commencer pour les deux agents qui ont vécu un véritable calvaire durant les trois longues années qu'a duré l'affaire.

En revanche, du côté de la direction qui attendait une nouvelle condamnation pour se débarrasser d'au moins un des travailleurs, c'est un désaveu cinglant. Finalement, trois ans après les faits, la direction a pensé que sa vengeance contre des grévistes pourrait se manger froide. Elle en a été pour ses frais, ce qui réchauffe le coeur de tous.

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