Norbert Dentressangle Thiant (Nord) : En lutte contre les licenciements16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Norbert Dentressangle Thiant (Nord) : En lutte contre les licenciements

Depuis le 8 février, une grève paralyse le site de Thiant, près de Valenciennes, du transporteur Norbert Dentressangle. La direction veut fermer cette agence de 56 salariés. 23 chauffeurs routiers et 3 salariés sédentaires seraient licenciés et les 30 autres seraient mutés vers le site d'Arras. À Autun, en Saône et Loire, 41 salariés sur 60 sont aussi en passe de perdre leur emploi.

Le groupe international de transport routier Norbert Dentressangle représente un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros et dégage un bénéfice multiplié par plus de 2,5 au 1er semestre 2010 par rapport à celui de 2009. Il est présent dans une quinzaine de pays avec plus de 26 000 salariés, dont 14 500 sur 179 sites en France, et une flotte de 7 000 camions. Sa politique est de favoriser des filiales en Europe de l'Est, d'embaucher des chauffeurs routiers en Roumanie, Hongrie et Pologne, recrutés avec la législation du travail de leur pays d'origine. Bien entendu, les salaires sont bien plus bas, les horaires et la durée du travail plus défavorables par rapport aux chauffeurs français. Le salaire d'un chauffeur polonais est d'environ 1 300 euros par mois et celui d'un chauffeur hongrois de 900 euros.

Pour tenter de justifier les licenciements à Thiant et Autun, la direction invoque la perte de gros clients. Mais les chauffeurs craignent surtout que, dans l'avenir, ils soient remplacés par des chauffeurs venant de l'Est de l'Europe. En 2005, sur le site de Longueuil dans l'Oise, il y avait 130 chauffeurs embauchés sur la base des conventions françaises. La direction a déclaré alors vouloir renforcer l'effectif avec la venue de 15 chauffeurs polonais. Aujourd'hui, sur ce même site, il y a encore 26 chauffeurs français et... 60 chauffeurs polonais.

Norbert Dentressangle met en concurrence les travailleurs entre eux, pour son plus grand profit. Les chauffeurs de Thiant estiment que les travailleurs des pays de l'Est doivent pouvoir travailler. Mais ils s'opposent à ces boulots « low cost », à bas coût. Comme ils le disent, à juste raison, « À travail égal, salaire égal ».

Les chauffeurs de Thiant poursuivent la grève. Pour éviter des menaces de sanction, ils ont laissé passer les remorques chargées. Ils sont allés distribuer des tracts chez Michelin et au péage de Hordain. Quatre salariés ont entamé une grève de la faim.

Il faut empêcher cette mise en concurrence entre les travailleurs des différents pays, qui profite aux groupes capitalistes. Tous les travailleurs d'Europe devraient bénéficier de salaires et d'une législation du travail communs, sur la base des situations actuellement les plus favorables.

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