Grand port maritime de Marseille-Fos : La grève dans le port26/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2217.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Grand port maritime de Marseille-Fos : La grève dans le port

Les secrétaires CGT représentant dockers et agents portuaires de la manutention des ports, ont appelé mardi 25 janvier à un troisième mouvement de grève en fin de semaine sur les grands ports maritimes. Les précédents appels avaient été très suivis sur six des sept grands ports, Marseille, Nantes-Saint-Nazaire, Le Havre, Rouen, La Rochelle et Bordeaux. Le personnel portuaire veut pouvoir partir quatre à cinq années plus tôt à la retraite, ce que le gouvernement refuse.

Si, pour mettre en place les grands ports maritimes, le gouvernement a su trouver plusieurs centaines de millions d'euros, il n'en trouverait plus pour financer les départs anticipés justifiés par la pénibilité des métiers portuaires.

En transformant, en octobre 2008, les sept ports autonomes en grands ports maritimes, l'État a conservé la charge des infrastructures : creusement des darses, construction des quais, réalisation des voies de circulation. Il a confié ces tâches à des opérateurs privés, leur donnant ainsi la maîtrise des travaux de manutention. Pour Marseille, à la CMA-CGM, Intramar, Dubaï Port World, la MSC, auxquels s'ajoute la SoCoMa, Société coopérative de manutention présidée par le président PS du Conseil général. Bon nombre de travailleurs des ports autonomes ont été transférés à ces sociétés, passant d'un statut public aux conditions du privé. Des grèves leur avaient permis d'obtenir quelques garanties.

Nicolas Sarkozy avait déclaré en 2007 qu'il allait mettre en ouvre une réforme des statuts des ports autonomes pour rendre compétitifs les ports français et limiter l'influence des mouvements sociaux. Eh bien, les travailleurs, eux, ne sont pas prêts à limiter leur droit à la retraite.

Ils sont en grève ponctuelle depuis trois semaines pour valider un accord signé avec l'ancien ministre Borloo et remis en question par Thierry Mariani, qui voudrait rogner deux ans de retraites aux ouvriers portuaires.

Le patronat marseillais, quant à lui, est partagé. Celui de la manutention essaie de pousser le gouvernement à plus de souplesse, cherchant même à trouver des financements pour les années complémentaires de retraites, tandis que les armateurs penchent pour la manière forte.

Les travailleurs du port, quant à eux, savent combien leur travail est pénible ; d'après les chiffres, l'espérance de vie des travailleurs du port est de sept ans plus courte que la moyenne nationale. Comme le dit l'un d'eux, grutier sur le port : « Je ne me vois pas jusqu'à 65 ans, plié en deux sur le fauteuil, à faire des conteneurs. Les anciens sont cassés en deux, c'est le vent, le froid, les vibrations. Sur les quais, il y a eu plein de morts, une mauvaise manipulation et on écrase quelqu'un. Il faut être concentré. »

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