Distribution du courrier - Fleury-les-Aubrais (Loiret) : Une dégradation inacceptable26/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2217.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Distribution du courrier - Fleury-les-Aubrais (Loiret) : Une dégradation inacceptable

Le centre de distribution de Fleury-les-Aubrais, où travaillent 45 postiers dont une trentaine de facteurs, dessert quatre communes du nord de l'agglomération d'Orléans. Depuis la mise en place en mars 2009 de la réorganisation Facteur d'avenir (nouvelle application de la loi Jospin-Aubry sur les 35 heures avec en toile de fond la privatisation), le service n'a eu de cesse de se dégrader.

En effet, celle-ci consiste à adapter la force de travail au flux du courrier par l'introduction de la flexibilité, et à se partager autant de travail, sinon plus, à moins nombreux. Ainsi, la direction impose, en plus des tournées habituelles, des parties supplémentaires de tournées dites sécables les lundis et mardis, jours selon elle de faible charge. Les heures supplémentaires que cela occasionne sont payées avec dix semaines de retard. La direction a aussi institué des périodes « bleues », qui correspondent en gros aux vacances scolaires (périodes soi-disant de trafic moindre), durant lesquelles c'est toute la semaine que la partie sécable doit être assurée, sans que le dépassement d'horaire soit payé en heures supplémentaires. Ce qui revient à travailler gratuitement !

Pour pallier ce déficit de personnel, la direction engage au compte-gouttes des travailleurs en CDD de courte durée (souvent deux semaines). Depuis décembre, une dizaine sont passés. Beaucoup démissionnent au bout d'un jour ou deux, incapables de tenir le rythme que même les postiers qui sont là depuis des années ont du mal à suivre. Parfois ce sont les chefs qui assurent la distribution, et certains collègues reviennent sur leurs jours de repos, voire les déplacent. Pour nos responsables, il s'agit de combler à la va comme je te pousse les rangs déjà bien clairsemés et surtout d'éviter d'embaucher des travailleurs en fixe.

C'est un véritable chantage que la direction exerce : si nous ne redoublons pas d'efforts, c'est l'avenir de l'entreprise qui serait compromis.

Pour les facteurs, c'est un stress et une fatigue quasi permanents, mais aussi le ras-le-bol qui s'accumule : un certain nombre ont refusé après Noël d'assurer les tournées supplémentaires sécables, sans que la direction ose intervenir. À force de tirer sur la corde.

Partager