Allemagne : Le scandale de la dioxine26/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2217.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Allemagne : Le scandale de la dioxine

Début janvier, la population apprenait que de grandes quantités d'oeufs et de viande de porc étaient contaminées à la dioxine, une substance toxique et cancérigène. Depuis, le scandale n'a cessé de s'amplifier.

En première ligne se trouve l'entreprise Harles und Jentzsch qui fournit en graisses les fabricants d'aliments pour bétail qui, eux, s'en servent comme matière première. Cette entreprise leur a systématiquement vendu des graisses contenant jusqu'à cent fois plus de dioxine que les normes autorisées et qui aurait dû être destinée à un usage industriel et surtout pas à l'alimentation animale. Oui mais voilà, comme composant alimentaire, cette graisse est vendue deux fois plus cher. Pour faire encore plus de profit, les patrons de Harles und Jentzsch ont donc sciemment empoisonné les consommateurs.

Le scandale a levé un coin de voile sur des pratiques qui, loin d'être l'exception, semblent largement partagées. Ainsi, il semblerait que bien d'autres entreprises vendent illégalement des graisses contaminées, chargées de dioxine, à des fabricants de nourritures animales. Ils mélangent ces graisses toxiques avec d'autres non contaminées, jusqu'à obtenir un taux de dioxine situé juste en dessous des limites légales. Mais ces graisses sont à la longue un poison pour les gens qui, en bout de chaîne, les consomment.

Pour en rajouter dans l'odieux, certains politiciens ont rejeté la responsabilité sur les consommateurs, qui voudraient dépenser toujours moins alors que la qualité, disent-ils, ça se paie... Sans même parler du mépris social de ces commentateurs qui ne doivent pas avoir des fins de mois difficiles, la graisse contaminée à la dioxine était tout sauf bon marché. Et lors du précédent scandale de la dioxine, en mai 2010, ce sont les oufs les plus chers, étiquetés « bio », qui étaient contaminés.

Les géants de l'agroalimentaire, eux, ne perdent pas le nord : Nestlé a d'ores et déjà eu le cynisme d'annoncer qu'il comptait augmenter ses prix de vente en Allemagne, car avec le choc causé par le scandale actuel, des prix en hausse seraient aujourd'hui mieux acceptés !

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