Algérie : La manifestation du RCD réprimée26/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2217.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Algérie : La manifestation du RCD réprimée

Samedi 22 janvier, une manifestation pour les libertés démocratiques s'est déroulée à Alger, à l'appel du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), un parti d'opposition d'obédience kabyle. La marche, qui aurait dû partir de la grande place du 1er mai au centre-ville vers le siège de l'Assemblée nationale, fut tout simplement interdite par le gouvernement de Bouteflika. Alger s'est retrouvé en état de siège. Des dizaines de véhicules blindés ont stationné à l'entrée des principaux axes routiers. Tous les accès menant au trajet de la manifestation ont été bouclés, les gares routières et ferroviaires surveillées, les bus transportant les militants venant de Kabylie ont même été arrêtés la veille au soir.

Il y avait tellement de policiers que des témoins ironisèrent sur le fait qu'il s'agissait plus « d'une marche de policiers que d'une marche du RCD » ! Jamais un tel déploiement ne fut observé depuis la révolte de 1988, voire disent certains depuis le coup d'État de Boumédiène en 1965.

Près de 300 manifestants se sont malgré tout retrouvés autour du siège du RCD. Aux cris de « Algérie libre et démocratique », « le feu plutôt que ces gens-là. Vive la jeunesse algérienne ! » les manifestants ont défié le pouvoir, et la crainte du gouvernement algérien de voir la révolte tunisienne gagner l'Algérie était ce jour-là bien palpable. Une « coordination nationale de concertation pour le changement démocratique », réunie dès le 21 janvier au soir et regroupant une vingtaine d'associations, syndicats et partis d'opposition, a lancé l'idée d'une marche nationale afin d'exiger la levée de l'état d'urgence, le 9 février prochain - date anniversaire de la proclamation de l'état d'urgence en Algérie, en place depuis 1992 !

Alors que plusieurs jeunes, qui avaient tenté de s'immoler par le feu, sont morts des suites de leurs blessures et que le chômage continue de condamner à la misère sociale des millions d'Algériens, les mécontentements continuent à s'exprimer en Algérie. Comme leurs consoeurs de Tunisie, les classes populaires algériennes pourraient en venir à secouer le joug de la dictature politique et sociale qui les opprime depuis tant d'années.

Partager