Hôpital de Creil (Oise) : En grève contre le scandale des Urgences19/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2216.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Hôpital de Creil (Oise) : En grève contre le scandale des Urgences

Les infirmières des Urgences de l'hôpital de Creil sont en grève illimitée depuis mardi 18 janvier.

Certes, comme à chaque fois dans les hôpitaux, la direction a assigné tout le personnel, déjà en sous-effectif, c'est-à-dire l'a réquisitionné, chacun à son poste habituel. Il n'en demeure pas moins que la colère est profonde, et que la situation des Urgences est un véritable scandale pour le personnel et toute la population environnante.

Mardi 18 janvier en fin de matinée, il y avait déjà 23 malades en attente, sur des lits dans les couloirs ; une attente de plusieurs heures dès le matin 7 heures, et une durée d'attente moyenne dépassant les 8 heures. Enfin les effectifs nécessaires aux soins étaient inférieurs de 30 % aux normes minimalistes de l'administration, tant en infirmières qu'en médecins.

En 2008, la grève précédente de plusieurs mois des Urgences avait amené l'Agence régionale de santé (l'ARH à l'époque), représentant le gouvernement, à garantir en période d'affluence (quand il y a plus de dix malades dans les couloirs), neuf infirmières et trois médecins. En ce moment, le service tourne fréquemment avec six infirmières et un médecin, et donc au mépris de la vie des patients. Bien souvent il n'y a pas de médecin au poste décisif de l'accueil des malades qui doit juger des urgences vitales, cette fonction devant être remplie, en désespoir de cause, par les infirmières. Enfin, c'est dans tous les services qu'il manque des lits et du personnel, afin que le transfert des malades venant des Urgences puisse se faire sans être obligé de les parquer pendant des heures et des jours dans les couloirs

Le personnel en grève, soutenu par la CGT, exige que les effectifs garantis en 2008 soient attribués aux Urgences. Mais pour mettre fin au scandale des heures d'attente il faudrait aller plus loin, et accroître notablement les effectifs d'infirmières, de médecins et d'autres personnels, bien sûr dans le service, mais en fait partout.

Cette situation, déjà intolérable, risque fort de s'aggraver encore dans les mois qui viennent avec les fermetures programmées de services et d'une partie des Urgences dans les hôpitaux de Senlis et Clermont, proches de Creil, qui, si elles étaient mises en oeuvre, entraîneraient une asphyxie totale des Urgences à Creil. On aurait à subir alors une véritable catastrophe sanitaire.

Il est à souhaiter que cette lutte, soutenue par la population qui y est intéressée au premier chef, impose les changements nécessaires.

Partager