Pierre Méhaignerie, député UMP, président de la Commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale, dans une interview au Figaro a dénoncé le niveau trop élevé du plafond des allocations chômage.

Pierre Méhaignerie fait partie des anciens centristes ralliés à l'UMP. Il a été régulièrement ministre de Jacques Chirac et est actuellement vice-président de l'UMP. Pour préparer de futures attaques du gouvernement contre les chômeurs, il dénonce parmi ceux-ci de soi-disant privilégiés. Certains chômeurs pourraient toucher, selon lui, jusqu'à 5 800 euros par mois et cela pendant deux ans. Il suggère donc de plafonner les allocations à 3 000 ou 3 500 euros et de réduire la durée de celles-ci. Sa justification principale est que ce niveau de rémunération n'inciterait pas au retour à l'emploi.

Prétendre qu'il suffirait de baisser ou de supprimer les allocations chômage pour que les travailleurs retrouvent un emploi est un argument habituel des politiciens de droite. Ils cherchent ainsi à présenter les chômeurs comme des privilégiés, parfois bien nantis, comme s'ils avaient choisi eux-mêmes de se retrouver sans emploi. La dénonciation de Pierre Méhaignerie est une fumisterie. Pour toucher les allocations qu'il cite, il faut avoir perçu un salaire de 11 000 euros pendant au moins deux ans. Autant dire que de tels chômeurs sont très peu nombreux. La réalité, c'est que 80 % des chômeurs indemnisés touchent entre 1 000 et 1 200 euros.

Ce type de déclaration vise à dédouaner les véritables responsables du chômage que sont le patronat et le gouvernement. Même les rares hauts cadres qui se retrouvent au chômage le sont en général parce que leur patron les a licenciés et que les lois autorisent ces licenciements, quand elles ne les favorisent pas.

Depuis la crise, le chômage est nettement reparti à la hausse et touche une fraction de plus en plus importante des salariés. C'est de la poudre aux yeux que de prétendre changer cela en réduisant les allocations chômage. En fait ce type de déclaration vise, non pas à réduire le nombre de chômeurs en leur donnant un emploi, bien rémunéré, mais à réduire encore plus les indemnités qui leur sont attribuées.

On ne marche pas !