Recteurs d'académie : Prime... à la casse de l'Éducation ?22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Leur société

Recteurs d'académie : Prime... à la casse de l'Éducation ?

Selon un arrêté publié récemment, les trente recteurs d'académie du pays, hauts fonctionnaires à la tête d'une région administrative de l'Éducation nationale, vont toucher leur confortable prime annuelle agrémentée cette fois d'une partie « au mérite ».

Cette part variable de leur gratification, jusqu'à 45 % de celle-ci, leur permettra de recevoir entre 19 000 et 22 000 euros. Pour toucher le maximum, les recteurs devront avoir rempli au mieux les objectifs assignés par le ministre.

Faudra-t-il donc que le « mérite » des recteurs porte sur le nombre de postes qu'ils auront réussi à supprimer dans l'académie dont ils gèrent le budget ? C'est vraisemblable, si l'on a en mémoire les consignes que le ministère leur avait données à la fin de la dernière année scolaire : treize pistes y étaient suggérées pour que les suppressions de postes soient nombreuses dans les trois années à venir.

Dans le but de continuer à supprimer un emploi de fonctionnaire sur deux dans l'Éducation nationale - près de 80 000 l'ont déjà été -, le gouvernement suggérait sans honte aux recteurs d'augmenter les effectifs par classe à l'école primaire et au collège. Et cela avec toutes les conséquences qu'on sait sur l'apprentissage des enfants. On leur rappelait aussi qu'ils seraient bien inspirés de réduire autant que possible les remplacements d'instituteurs, de regrouper les niveaux et de fermer les petits établissements, comme certaines écoles rurales. Ils devraient continuer à réduire la scolarisation en maternelle des petits de deux ans, supprimer un millier d'intervenants en langues vivantes en primaire, ainsi que des assistants étrangers. Ils devraient aussi limiter les options et les formations ouvertes aux lycéens, ainsi que les travaux individuels ou en petits groupes encadrés.

Il n'est pas étonnant que les résultats attendus ne puissent se calculer en termes d'augmentation des capacités de lecture des élèves, comme le montre une récente statistique de l'OCDE, mais se jugent à l'aune des emplois économisés... à leur détriment.

Partager