Metaleurop - Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) : Sept ans après la fermeture, un succès pour les travailleurs22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans les entreprises

Metaleurop - Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) : Sept ans après la fermeture, un succès pour les travailleurs

En mars 2003, la fermeture de la fonderie de plomb Metaleurop avait jeté sur le carreau 830 travailleurs. La société Metaleurop avait mis en liquidation judiciaire sa filiale Metaleurop Nord, afin de ne pas prendre en charge le coût d'un « plan social ».

Après des réactions de colère et des manifestations des 830 travailleurs licenciés, l' État avait pris en charge un plan de 43 millions d'euros, avec des mesures de reconversion, de mise en préretraite, de formation du personnel et le versement d'une prime de licenciement de 15 000 euros par salarié.

Les travailleurs de Metaleurop, avec l'intersyndicale, ont contesté devant les tribunaux la mise en liquidation de leur entreprise, qui permettait à la société mère de ne pas débourser un sou alors qu'elle en avait pas mal en réserve. Ils ont été déboutés par une justice respectueuse du droit des sociétés et du fonctionnement du système capitaliste.

Cependant, devant le tribunal des prud'hommes, 460 fondeurs ont contesté le motif des licenciements en démontrant qu'ils étaient sans cause réelle et sérieuse. Ils réclamaient une indemnité de 40 000 euros pour chaque salarié. En décembre 2009, la chambre sociale de la cour d'appel de Douai reconnaissait que la société Metaleurop est bien co-employeur de sa filiale de l'usine de Noyelles-Godault. Les travailleurs se sont vu confirmer une indemnité de 15 000 à 30 000 euros, selon l'ancienneté, qui doit être prise en charge par la société Recylex (ex-Metaleurop).

Vendredi 17 décembre, 83 anciens cadres et agents de maîtrise de Metaleurop ont aussi obtenu gain de cause en cour d'appel de Douai. La société Recylex est condamnée à leur verser une prime de dommages et intérêts de 30 000 à 50 000 euros, suivant l'ancienneté.

Réunis en assemblée générale en mairie de Courcelles, les centaines de travailleurs présents se sont réjouis de cette décision. Cependant, les ouvriers estiment à juste titre que leur indemnité devrait être équivalente à celle des cadres. Beaucoup d'entre eux sont toujours dans la galère. La société Recylex va certainement se pourvoir en cassation. Elle doit procéder à l'apurement des dettes d'ex-Metaleurop jusqu'en 2015 et les travailleurs auront encore besoin d'agir pour que l'indemnité due soit entièrement versée.

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