Magasin Mr Bricolage - Le Lamentin : Déjà plus d'un mois de grève22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans le monde

Magasin Mr Bricolage - Le Lamentin : Déjà plus d'un mois de grève

La grève des employés du magasin Mr Bricolage du Lamentin en Martinique, dure depuis le 13 novembre. Ce magasin appartient au groupe GBH, du nom de son dirigeant, Bernard Hayot, le plus gros capitaliste béké de l'île.

Les salariés et leur section syndicale CSTM se sont mis en grève pour soutenir les revendications avancées dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires). Au début, ils réclamaient notamment une augmentation mensuelle du salaire de 100 euros et la prise en charge intégrale des frais d'entretien de leurs vêtements de travail. Il y a 91 salariés non grévistes, dont une quarantaine d'agents de maîtrise et cadres. Tous les autres se retrouvent depuis l'ouverture du magasin avec des salaires de misère, certains tournant autour de 900 euros par mois.

Pleurant sur sa « situation difficile » et sur le prétendu « irréalisme » des grévistes, le patron leur a proposé une « augmentation » de 10 euros en deux fois ! Or on apprend par exemple que, dans la chaîne Mr Bricolage, le chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2010 est en progression de 10,9 % par rapport au deuxième trimestre 2009, et qu'en Martinique les dividendes distribués en 2009 s'élèveraient à un million d'euros, un autre million de bénéfices étant provisionné pour aménager l'environnement d'un futur magasin Décathlon, autre enseigne du groupe GBH.

La bonne santé de Mr Bricolage est établie, et les salariés ont raison de réclamer leur dû !

Les grévistes sont face à un patron rapace et méprisant. C'est la première fois depuis la grève de février-mars 2009 qu'un « pwofité-volé » fait durer un conflit aussi longtemps, obtenant à plusieurs reprises l'intervention des forces de répression. Les salariés mobilisés ont ainsi été délogés le 1er décembre lors de l'occupation de la direction du travail pendant une négociation. Ils ont également subi des charges policières lorsqu'ils sensibilisaient les travailleurs d'autres magasins du groupe GBH, ceux de Carrefour à Dillon le 14 décembre par exemple.

Cependant, la grève tient bon, même si la revendication salariale a été ramenée à 40 euros. Le jeudi 16 décembre, a eu lieu un meeting de soutien avec l'ensemble des organisations syndicales et le K5F (Comité du 5 février, issu de la grève de 2009). Les organisations syndicales des travailleurs du port et des transports routiers ont menacé de passer à l'action si le patron maintient son attitude de blocage. Cela a eu son effet puisque le dimanche 12 décembre, après trois semaines de mutisme, la direction a accepté une médiation pour, selon elle, trouver une solution.

Mardi 21 décembre, une manifestation de soutien aux grévistes était appelée par l'intersyndicale de Martinique et le K5F. Le bras de fer continue !

Partager