Italie : L'ex-fasciste Fini pose au politicien responsable22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans le monde

Italie : L'ex-fasciste Fini pose au politicien responsable

Le gouvernement Berlusconi est en place depuis 2008, à la suite de la victoire électorale de la coalition de droite sur celle du centre gauche dirigée par Romano Prodi, qui en moins de deux ans avait fait tout ce qu'il fallait pour décevoir l'électorat populaire qui lui avait fait confiance. Et si aujourd'hui ce gouvernement a quelques problèmes, ce n'est certes pas du fait de cette opposition de gauche ou de ce qui en tient lieu, le Parti Démocrate (PD), mais bien du fait du délitement de sa propre majorité.

En effet, au sein même du parti de Berlusconi, le Peuple de la Liberté (PdL), une minorité a pris son indépendance sous la direction de Gianfranco Fini. Celui-ci, ex-néo-fasciste, s'est reconverti et pose au politicien de droite sérieux et responsable, prenant ses distances à l'égard d'un Berlusconi marqué par les scandales en tout genre, de ses frasques sexuelles à la compromission avec la mafia et à la corruption généralisée. Les députés qui ont suivi Fini dans son nouveau parti, FLI (Futur et Liberté pour l'Italie), font désormais défaut à la majorité, mais visiblement, comme le montre l'issue du vote du 14 décembre, tous ne sont pas insensibles aux avantages promis par Berlusconi.

Le vote n'en souligne pas moins la faiblesse du gouvernement, désormais suspendu à une majorité de trois voix. Sa seule véritable force est de n'avoir face à lui aucune alternative un tant soit peu crédible. Fini et sa bande ont gouverné pendant deux ans avec Berlusconi et son acolyte, le leader de la Ligue du Nord Bossi. L'UDC, parti centriste chrétien de Casini, dans l'opposition, n'a fait que pérorer en faveur d'un gouvernement plus attentif aux prêches des évêques. Le PD dans un premier temps n'a rien fait d'autre qu'implorer Berlusconi de gouverner« vraiment », avant de se joindre à l'opération politique de Fini réclamant en substance un gouvernement de droite avec quelques places de plus pour son nouveau parti.

La peur des « marchés » tant invoquée par les partis d'opposition, c'est-à-dire la peur de la spéculation sur la dette publique qui se déchaînerait immanquablement en cas de dissolution du Parlement et d'élections anticipées, a été leur argument pour se présenter à la grande bourgeoisie comme des forces « responsables » tout en cherchant à éloigner une échéance électorale dont ils craignent une nouvelle défaite. Mais l'argument a joué contre eux, car pour beaucoup, si vraiment le problème était de garder la stabilité, alors autant valait laisser en place le gouvernement et son président.

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