Continental - Toulouse-Foix-Boussens (Midi-Pyrénées) : « Pépé V2 », la double arnaque22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans les entreprises

Continental - Toulouse-Foix-Boussens (Midi-Pyrénées) : « Pépé V2 », la double arnaque

Après la mort de son plan Pépé (« Pérennité-Productivité », qui visait à réduire le « coût du travail » de 8 %, sous la menace de supprimer mille emplois s'il n'était pas signé), plan rejeté par une majorité de salariés et dénoncé par les deux syndicats majoritaires, CGT et CFDT, la direction de Continental Automotive France est revenue à la charge avec... « Pépé V2 » !

À peu de choses près, « Pépé V2 » ressemble beaucoup à son défunt aïeul. Le principe de base est toujours le même : réduire le « coût du travail » en prenant sur les RTT, donc en augmentant le temps de travail.

La différence, c'est que la direction y parle maintenant de « maintien du pouvoir d'achat pour 2011 », et qu'elle y reprend à sa façon le slogan de Sarkozy, « travailler plus pour gagner plus ». Mais c'est une double arnaque qui n'a échappé à personne... sauf aux « Oui-ouistes » qui, parmi l'encadrement, continuent de soutenir le patron.

En effet, dans ce prétendu « maintien du pouvoir d'achat », la direction fait tout rentrer : la participation, l'intéressement, et même la prime « mondiale » que le Groupe Continental a décidé de distribuer à tous ses employés dans le monde pour les remercier des excellents résultats de l'année écoulée. Bref, tout ce qui appartient déjà aux salariés.

Ensuite, elle ose proposer aux travailleurs « de se faire eux-mêmes » l'augmentation de leur salaire... en laissant plus de jours de RTT au patron : autrement dit, ça n'aurait rien d'une augmentation de salaire, il ne s'agirait que de payer les heures faites - et encore, au tarif normal, pas en heures sup !

Bref, cette nouvelle mouture a déjà provoqué la colère de bon nombre de travailleurs, qui se disent qu'on se paie leur tête. Continental n'arrête pas de se féliciter - au niveau du groupe comme à Toulouse-Foix-Boussens - des excellents résultats de 2010. Et quand la direction du groupe vient leur écrire ses remerciements en leur souhaitant « de paisibles fêtes de fin d'année » alors qu'elle continue son chantage à l'emploi et qu'elle a « suspendu »... le versement de la prime « mondiale » de 400 euros à la signature de l'accord, ça ne passe pas ! (N.B. : pour les usines de Clairoix et Sarreguemines, la prime est purement et simplement supprimée !) Mardi 14 décembre, c'était la dernière réunion de « médiation » sous l'égide de la préfecture de région et du président du Comité économique et social régional : elle fut brève, les deux syndicats majoritaires CGT et CFDT réaffirmant leur opposition à cette nouvelle mouture. Jeudi 16, les syndicats majoritaires appelaient à une assemblée du personnel à 13 h 30. Ni une ni deux, la direction convoquait sa propre réunion du personnel le matin même dans le gymnase : ce fut un flop, il y eut beaucoup, beaucoup de places libres. Là, pour le coup, le directeur n'a pas osé dire « qu'il ne s'agissait pas d'un boycott, mais que c'était les absents ou les malades », comme il l'avait dit des abstentionnistes lors de sa consultation du 13 septembre dernier.

À l'assemblée générale appelée par les syndicats majoritaires, qui s'est tenue... sous la neige, environ 300 courageux ont réaffirmé leur opposition à ce plan et applaudi aux déclarations de la CGT et de la CFDT disant qu'ils ne signeraient pas plus ce nouveau plan que le précédent, et qu'ils feraient à nouveau opposition. Du coup, la direction a repoussé sine die la séance de signature de l'accord prévue le lendemain.

On en est là. Les fêtes vont passer par là-dessus, mais déjà, parmi les travailleurs, certains commencent à parler d'augmentations de salaires et de grève. À suivre donc.

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