Visteon-Carvin (Pas-de-Calais) : Mutations et réductions d'effectifs les patrons doivent payer !15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Visteon-Carvin (Pas-de-Calais) : Mutations et réductions d'effectifs les patrons doivent payer !

Á Carvin, l'équipementier automobile Visteon produit des pièces de garnitures pour Peugeot et pour Toyota. Or le contrat de production avec Toyota ne sera pas renouvelé après juin 2011. Le mardi 30 novembre, la direction annonçait 60 mutations vers le site de Gondecourt, une ville voisine.

Ce fut comme un coup de poing : la grande majorité des 120 salariés se mirent en grève, d'autant plus que la direction prétendait remettre une partie des mutés en production. La grève a duré jusqu'au lundi 6 décembre et a repris ensuite.

Á Gondecourt, il y a 800 salariés et de très nombreux intérimaires. En 2009, plus d'une soixantaine de postes ont été supprimés et aujourd'hui la production et les cadences y sont au maximum. Il y a quelques années, la direction y a transféré des salariés de Brebières, près de Renault-Douai, lorsqu'elle a fermé le site. L'été dernier, c'est la production du site de Visteon-Flins qui est arrivée, après sa fermeture et le licenciement d'une soixantaine de salariés (avec les intérimaires), alors que la production de Flins tournait au maximum et avec des carnets de commandes pleins. Maintenant, la disparition du contrat Toyota fournit un prétexte à une direction qui cherche perpétuellement à « réduire les coûts » !

Les travailleurs de Carvin réclamaient 9 000 euros pour tous ceux qui seraient mutés à Gondecourt. Les négociateurs de Visteon, particulièrement arrogants, voulaient imposer les mutations et abaisser la prime de transfert à 6 500 puis 3 000 euros, ce qui ne faisait que renforcer la colère de tous.

Finalement, le lundi 6 décembre, un accord a eu lieu sur une prime de 7 500 euros, comme pour les travailleurs de Visteon-Rennes mutés cet été à environ 50 km de leur site, ainsi que pour la récupération des heures de grève par des heures supplémentaires. Les salaires et les coefficients de ceux qui seraient mutés ne devraient pas être touchés. Mais dès le mardi 7 la direction remettait en cause cet accord : les salariés auraient mal compris ! La grève a donc repris, encore plus déterminée, pour les 7 500 euros. Et mardi 14 décembre elle durait toujours.

Les pressions se multiplient : lettre envoyée à chacun pour rappeler les responsabilités des grévistes, huissiers... Et plutôt que de donner cette prime aux travailleurs, la direction préfère payer des pénalités plus importantes aux maisons mères comme Peugeot à Mulhouse. Il est d'autant plus révoltant de voir que l'argent existe, mais que la direction refuse de l'accorder aux salariés.

Visteon ne cesse de fermer des usines : de 49 000 salariés dans le monde il y a deux ans, la société est passée aujourd'hui à 26 500. Les travailleurs de la sous-traitance automobile subissent au prix fort les réductions de production des maisons mères. Les grévistes de Carvin ont raison de se défendre et les patrons et les actionnaires ont largement les moyens de payer, de façon qu'il n'y ait aucun licenciement et au contraire partage du travail entre tous, en diminuant les heures et en maintenant les salaires.

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