Veninov - Vénissieux (Rhône) : Menace de fermeture15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Veninov - Vénissieux (Rhône) : Menace de fermeture

« 90 salariés à poil », c'est le titre du tract des travailleurs de Veninov, qui n'ont pas touché leur paye fin novembre. Car la direction du groupe dit être en difficulté.

L'usine plus que centenaire, située dans le centre de Vénissieux, s'est d'abord appelée Maréchal, puis Vénilia et maintenant Veninov. Elle a connu des rachats successifs par différents groupes et appartient actuellement à Alkor Venilia GmbH (554 salariés et deux autres usines en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas). Au fil des plans sociaux, les 1 200 salariés des années 1960 ne sont plus que 90. Ils fabriquent, entre autres des nappages plastifiés et des adhésifs.

Après avoir fait des heures supplémentaires en abondance avant l'été pour constituer un stock exceptionnel, en septembre et octobre les travailleurs ont connu six semaines de chômage partiel. Et en novembre, bien qu'il y ait des commandes, ils étaient occupés à des travaux de rangement, nettoyage et archivage, car la direction n'a plus l'argent pour acheter les matières premières. Et elle n'avait pas d'argent, non plus, pour payer les salaires fin novembre !

Les travailleurs n'ont pas accepté d'être traités ainsi et ont décidé de bloquer la sortie du stock, dont la moitié était déjà partie en Allemagne. Cela a débloqué une partie des salaires : vendredi 2 décembre, la direction a versé 1 000 euros à chaque salarié, avec promesse de verser le reste à la mi-décembre.

Mais les travailleurs sont très méfiants et n'ont guère confiance dans les promesses de la direction. Ils craignent la fermeture de l'entreprise, bien que le directeur affirme qu'elle n'est pas en cessation de paiement. Ce sont des « erreurs de gestion » qui l'auraient mise dans cette situation. Mais où sont passés les bénéfices faits pendant des années ? Qui les a empochés ? Quelles sont les fortunes personnelles des actionnaires ? L'entreprise n'est-elle pas mise artificiellement en déficit pour pouvoir la fermer ? C'est tout cela que les travailleurs pourraient savoir s'ils avaient la possibilité de mettre le nez dans les comptes de l'entreprise.

Les travailleurs restent mobilisés et organisent le soutien à leur lutte. Jeudi matin 9 décembre, ils ont manifesté dans le centre de Vénissieux jusqu'à la mairie, accompagnés par quelques habitants et syndicalistes, ainsi que par Michèle Picard (maire PC), André Gerin (député PC) et quelques élus. Et lundi 13, à l'initiative de la municipalité, s'est tenue avant le Conseil municipal une réunion de création d'un comité de soutien, à laquelle environ 200 personnes ont participé, dont bon nombre de retraités de l'usine.

D'autres initiatives sont prévues, mais surtout les salariés attendent avec inquiétude la réunion du Comité central d'entreprise extraordinaire du 17 décembre, où ils espèrent en savoir plus sur ce qui les attend.

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