Services publics à la diète : Des économies aberrantes et révoltantes15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Services publics à la diète : Des économies aberrantes et révoltantes

François Baroin, le ministre du Budget, a réuni lundi 14 décembre les dirigeants des « opérateurs publics » pour exiger un nouveau serrage de ceinture.

Les opérateurs publics, ce sont les 497 organismes parapublics dépendant de l'État, comme Météo France, Pôle emploi, les musées ou encore la Bibliothèque nationale de France et l'Office national des forêts.

À ces organismes, qui sont tous des services publics, utiles, indispensables même à la vie sociale, l'État demande de faire des économies. D'abord en supprimant des emplois, en calquant ce que le gouvernement impose à la fonction publique : un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé. À Pôle emploi par exemple, cette nouvelle réduction d'effectifs de 600 personnes pour 2011 va s'ajouter à celle déjà annoncée de 1 800 postes, 1 500 CDD et 300 CDI. On imagine ce que vont être les conséquences catastrophiques pour cet organisme déjà sinistré, d'abord pour les salariés, et ensuite pour tous les chômeurs.

À Météo France, ces réductions d'effectifs sont imposées au moment même où Fillon demande à cet organisme de savoir s'il va neiger sur la Lune à Pâques, avec le nombre précis de centimètres. Là aussi, ces coupes dans les effectifs surviennent alors qu'un plan de restructuration est en cours, prévoyant la fermeture de la moitié des centres météorologiques et la suppression de mille emplois sur les 3 600 de Météo France.

François Baroin ne se contente pas de réductions d'effectifs. Il veut s'attaquer au « train de vie » de ces organismes, et le mot choisi n'est pas innocent. Il exige de réduire les locaux, voulant faire appliquer une règle commune arbitraire, sans distinction d'utilisation : pas plus de 12 m² par agent. Il a également décidé de réduire, indépendamment des nécessités, le nombre de véhicules affectés à ces organismes : 3 000 véhicules en moins sur les 17 000 existants. Enfin, il veut interdire à la majorité des opérateurs de recourir à des emprunts de durée supérieure à douze mois, bloquant ainsi en grande partie les investissements futurs.

Et pourquoi ces économies forcées, aberrantes, injustifiées, puisqu'il s'agit de services publics ? François Baroin a délivré la clé : « la réduction des déficits publics », autrement dit le trou causé par les centaines de milliards versés aux banques.

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