Les propos de Marine Le Pen : Les idées pourries et ceux qui les reprennent15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Les propos de Marine Le Pen : Les idées pourries et ceux qui les reprennent

Il aura suffi de propos provocateurs de Marine Le Pen, parlant « d'occupation du territoire » à propos des musulmans qui prient jusqu'à l'extérieur des mosquées, pour que, reprise en boucle par les médias, cette démagogie nauséabonde pose « un problème sérieux » à la droite et au clan Sarkozy.

Que Marine Le Pen, dans les pas de son père et du Front National, essaye de prospérer politiquement en flattant les préjugés anti-immigrés, c'est révoltant, mais dans l'ordre des choses. C'est sur ce fumier que, depuis des années, l'extrême droite parvient à faire de bons résultats aux élections, captant une partie de l'électorat de la droite.

Dans cette course à qui flatte le mieux la partie la plus réactionnaire de l'électorat, Sarkozy avait bâti sa victoire à l'élection présidentielle de 2007 en se présentant aux électeurs lepénistes comme celui qui mettrait leurs idées en pratique et contribuant lui aussi à l'idée que le premier problème en France serait celui de l'immigration. C'est ce qui permet à Marine Le Pen de rajouter une nouvelle couche de démagogie pour reconquérir l'électorat passé du FN à l'UMP. De Mariani, ministre des Transports, à Copé, patron de l'UMP, jusqu'à Fillon, tous s'interrogent à haute voix sur la nécessité de se recentrer « sur les valeurs de la droite », comme ils disent. Et éventuellement de rouvrir le débat sur l'identité nationale, bref sur les moyens de caresser dans le sens du poil l'électorat commun de la droite et de l'extrême droite.

En effet, il n'y a pas de frontière étanche entre la droite et l'extrême droite. Entre elles les hommes circulent dans les deux sens. La mise en avant d'une prétendue droite « républicaine » représentée par Chirac a servi en 2002 à masquer la capitulation de la gauche devant celui-ci et a fait le lit de Sarkozy.

À l'approche de la présidentielle de 2012, non seulement Marine Le Pen s'apprête - et ce n'est pas une surprise - à faire de la surenchère xénophobe et raciste. Mais une grande partie des politiciens de cette droite dite républicaine est prête à se placer sur le même terrain.

Ces idées réactionnaires sont un des moyens de diversion pour masquer aux classes populaires que ceux qui sont responsables de leur malheur et de leur misère, ce sont leurs exploiteurs, et non pas d'autres travailleurs comme eux.

Il y a de quoi être écoeuré des propos tenus par Marine Le Pen. La seule façon efficace de faire barrage au danger de l'extrême droite reste d'offrir aux travailleurs et à toute la société une véritable alternative, vraiment radicale : abattre ce système d'injustice et mettre la direction de la société entre les mains des travailleurs et des classes populaires.

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