Le travail saisonnier : Surexploitation et discrimination15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Le travail saisonnier : Surexploitation et discrimination

Alors que débute la saison des sports d'hiver, les saisonniers du tourisme ont tenu un forum à Aubagne, le premier week-end de décembre. Ils ont dénoncé la précarité de leur situation ainsi que la discrimination qu'ils subissent par rapport aux autres travailleurs dans le montant de leurs allocations chômage. Certains ont d'ailleurs déposé une plainte contre l'Unedic auprès de la Halde.

Ils seraient environ 800 000 en France, alternant les saisons d'hiver à la montagne et d'été au bord de la mer. Une bonne partie travaillent dans l'hôtellerie ou la vente. Souvent jeunes ou étrangers, une majorité de saisonniers ne connaissent pas leurs droits et, même s'ils les connaissent, il leur est difficile de les faire valoir étant donné qu'ils travaillent dans de très petites entreprises et sont isolés face à leur employeur. Une enquête réalisée par la JOC, datant de 2007, montre que 14 % d'entre eux ne signent même pas de contrat de travail, ce qui ne leur donne aucune couverture sociale et permet de les sous-payer, et que, pour 25 % des travailleurs estivaux, les heures supplémentaires ne sont pas payées.

À cela s'ajoutent les mauvaises conditions de logement, les patrons préférant louer (cher) les appartements qu'ils possèdent à des touristes. C'est ainsi que beaucoup de saisonniers se retrouvent dans des campings, même l'hiver, parfois non aménagés et loin de leur lieu de travail, ou bien ils sont entassés dans des locaux trop petits.

Précaires, sous-payés et surexploités, les saisonniers sont en outre victimes de discrimination par rapport aux autres travailleurs en CDD. Alors qu'entre les deux saisons ils travaillent au maximum sept à huit mois par an, ils n'ont pas droit à la prime de précarité en fin de contrat. De plus, pendant leurs périodes de chômage, ils ne touchent que les trois quarts de l'allocation accordée aux autres chômeurs. Et depuis 2006, une nouvelle convention est venue aggraver encore leur situation puisque, après trois périodes d'indemnisation, les saisonniers ne perçoivent plus rien.

C'est pour obtenir l'égalité des droits avec les autres travailleurs qu'ils ont porté plainte contre l'Unedic et que, les années précédentes, des mouvements de grève avaient eu lieu dans différentes vallées des Alpes, là où le travail saisonnier est bien souvent la seule possibilité d'emploi qui soit offerte aux habitants.

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