JDM Avrillé (Maine-et-Loire) : Victimes de délocalisation, les travailleurs occupent l'usine15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

JDM Avrillé (Maine-et-Loire) : Victimes de délocalisation, les travailleurs occupent l'usine

JDM SIMPA à Avrillé est une usine de 43 salariés qui fabriquent des voitures qu'on peut conduire sans permis. Fin septembre, l'entreprise a été vendue à BGI (Baelen Gaillard Industries), la holding à qui appartient Heuliez dans les Deux-Sèvres. Et fin novembre, contrairement aux promesses faites devant l'ensemble des travailleurs lors du rachat, BGI annonçait la délocalisation de JDM à Cerisay et proposait aux ouvriers d'Avrillé d'aller travailler là-bas, à 110 Km de chez eux, pour une prime de transport de 7 euros par jour !

Cette affaire est très médiatisée dans la localité car BGI a touché un million d'euros d'aides publiques pour remettre Heuliez à flot. Les élus de droite, député et conseiller général, de leur côté se sont dit scandalisés. Tout juste s'ils ne dénoncent pas les patrons voyous et ce d'autant plus facilement qu'Heuliez se trouve... dans les Deux-Sèvres, où siège Ségolène Royal?

Quant aux salariés, ils n'ont pas obtenu les assurances qu'ils exigent en matière de reclassement proche de leur domicile, pas plus que les 20 000 euros d'indemnités supralégales qu'ils réclament en cas de licenciement, la direction ayant proposé 2 000 euros. C'est pourquoi, depuis le 10 décembre, ils occupent l'entreprise pour empêcher le déménagement des machines et du matériel.

Ces travailleurs, qui ont conscience qu'ils n'ont plus rien à perdre, sont décidés à se faire respecter tous ensemble. Premier résultat : lundi 13 décembre, les discussions ont repris entre les représentants syndicaux et patronaux, sous l'autorité du préfet. Si la proposition de reclassement d'une vingtaine de salariés à Sablé (Sarthe) prend corps, les travailleurs de l'entreprise qui ne peuvent suivre ni à Cerisay, ni à Sablé ne veulent pas partir sans une prime de licenciement supralégale. À cette demande, BGI brandit la menace du dépôt de bilan et a affirmé, lundi 13 décembre, qu'il ne peut aller au-delà de 4 000 euros !

Dans la soirée, la réponse des travailleurs a été de continuer l'occupation des locaux et d'empêcher le départ des pièces vers Cerisay.

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