Course au profit : Épreuve sur neige15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Course au profit : Épreuve sur neige

La pagaille créée sur les routes par les dix centimètres de neige tombés jeudi 9 décembre, n'en déplaise au ministre de l'Intérieur, n'est pas seulement due aux économies stupides faites sur les services publics. Il n'y a certes pas assez de saleuses et de travailleurs dans les services chargés de l'équipement, mais il y aussi beaucoup trop de camions sur le réseau routier, beaucoup plus qu'il ne peut en supporter, dès qu'il y a le moindre incident.

Les quelque 600 000 camions immatriculés en France et 200 000 immatriculés ailleurs qui circulent sur les routes du pays servent essentiellement à ravitailler les entreprises. Leur nombre s'est multiplié lorsque les grandes entreprises industrielles ont choisi d'étendre la sous-traitance, de réduire les stocks et de travailler à flux tendu, transformant ainsi les routes en entrepôts de pièces détachées ou semi-finies, circulant d'un site de production à l'autre. Le groupe Renault utilise ainsi plus de 3 000 camions quotidiennement entre ses différentes usines et 400 camions approvisionnent tous les jours la seule usine PSA d'Aulnay-sous-Bois en banlieue parisienne. L'État et les services publics ne sont pas en reste puisque La Poste et même la SNCF ont depuis longtemps privilégié la route pour faire circuler marchandises et colis.

La raison en est simple : le transport routier est une industrie qui, à la différence du rail, ne paye pas ses infrastructures puisque les routes sont financées par la collectivité. Mais cette souplesse et ce faible prix, pour les capitalistes, se transforment en blocage et en coût élevé pour la collectivité, à la première chute de neige.

Cette absurdité criante peut même devenir criminelle avec les coupes faites dans les services publics d'entretien du réseau routier, du coup de plus en plus dangereux.

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