Contre les suppressions d'emplois et la sous-traitance : La grève dans la distribution de la presse15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Contre les suppressions d'emplois et la sous-traitance : La grève dans la distribution de la presse

Depuis début décembre, les salariés de la SPPS, filiale pour Paris et la proche banlieue de Presstalis (ex-NMPP, Nouvelles messageries de la presse parisienne), sont en grève et plusieurs actions spectaculaires ont perturbé ou interrompu la diffusion des journaux à l'échelle nationale.

À l'origine, c'est le déficit de la SPPS qui a conduit la direction à proposer une « réforme » sous patronage de l'État, destinée à « sauver la presse ». Le déficit qui fait pousser de hauts cris aux patrons est d'ailleurs très relatif, si on sait que l'État aide la presse en distribuant environ un milliard d'euros annuels au patronat du secteur.

Dans un rapport commandé par Fillon, écrit par les dénommés Mettling et Lubek, on peut lire que « la rationalisation de la distribution parisienne passe par une réduction significative des effectifs dans les ateliers ».

Autrement dit, ce serait aux salariés de faire les frais de l'opération. Pour le patronat, les salariés seraient trop bien payés et trop solidement organisés dans le syndicat du Livre SGLCE-CGT. Il s'agit donc de démolir la SPPS en lui retirant d'abord la distribution des magazines, pourtant la plus rentable, qui serait confiée à Geodis, une filiale de Calberson, dont les salariés sont parfois payés en dessous du smic.

À la suite de quoi, ce qui resterait de la SPPS n'aurait plus qu'à disparaître d'une façon ou d'une autre, et de toute façon environ 200 emplois seraient supprimés.

Ajoutons que, parallèlement à cela, il est question de se débarrasser des petits titres qui jusqu'à présent bénéficiaient d'un système de péréquation des frais mis en place en 1947, leur permettant d'être quand même mis en vente dans les kiosques et les librairies. Les gros patrons ne veulent plus payer pour les petits journaux... qui sont donc menacés d'être éliminés ou de devoir pratiquer des tarifs prohibitifs.

Les salariés en grève organisent des meetings, des actions spectaculaires, des blocages de distribution des quotidiens et magazines, et les salariés des autres entreprises de presse sont solidaires et mobilisés, car ils savent que ce conflit est une nouvelle attaque contre toute la profession, les emplois et les salaires

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