L'élection des « conseillers territoriaux » : Une démocratie bien sélective01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

L'élection des « conseillers territoriaux » : Une démocratie bien sélective

Une loi vient d'être adoptée précisait le mode d'élections des futurs conseillers territoriaux en 2014. Si les petits calculs de l'UMP se vérifient, cette réforme électorale devrait lui être favorable.

Le 14 janvier dernier, Sarkozy avait déclaré que selon son « expérience longue de la vie politique » il pensait « que ceux qui pensent gagner une élection en modifiant le mode de scrutin n'ont aucune expérience de la vie politique ». C'est pourtant bien ce que l'UMP tente de faire pour ravir la première place détenue par le Parti Socialiste dans les conseils régionaux et généraux. Cette dominante PS ne constitue pas un bouclier protégeant les travailleurs des attaques du gouvernement. Cependant, c'est un souci pour les politiciens UMP, partis à la recherche du mode de scrutin magique qui leur permettrait de récupérer des sièges.

La recette en question consiste à remplacer les quelque 6 000 conseillers généraux et régionaux par 3 485 conseillers territoriaux qui siègeront à la fois dans les assemblées régionales et départementales. Après plus de deux ans de tractations à l'intérieur de l'UMP, entre l'UMP et les centristes, c'est finalement un scrutin calqué en gros sur celui des élections cantonales qui a été adopté. Il se traduit par une sur-représentation rurale, plutôt favorable à la droite. Et comme aucune contrainte sérieuse n'empêche les grands partis de favoriser les candidats-hommes, leur tendance risque aussi de s'affirmer de façon éhontée, comme c'est le cas pour les conseillers généraux qui ne sont qu'à 13,3 % des femmes. Un scrutin de listes tendant à instaurer la parité, tel qu'il s'est appliqué aux élections régionales, a été écarté.

Par ailleurs, la difficulté pour les courants minoritaires d'avoir des élus a été renforcée. En effet, pour pouvoir se présenter au deuxième tour, il fallait obtenir 10 % des voix des électeurs inscrits aux élections cantonales et 10 % des suffrages exprimés aux régionales. La barre est relevée à 12,5 % des électeurs inscrits. Et il faut croire que cette mesure était d'importance dans les petits calculs de l'UMP, puisque la barre des 12,5 % s'appliquera dès les prochaines élections cantonales, en mars prochain, sans même attendre 2014.

Au Parlement, le PS a protesté contre cette réforme. Cependant, un seuil de 12,5 % existe déjà pour pouvoir figurer au deuxième tour des élections législatives, et le PS s'était gardé de le mettre en cause quand il était au gouvernement entre 1997 et 2002. Car quand il s'agit d'introduire des règles qui font bon marché du choix des électeurs, la droite montre son savoir-faire, comme on le voit actuellement, mais elle n'en a pas le monopole.

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