Sommet de l'Otan à Lisbonne : Un bouclier en or massif24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Dans le monde

Sommet de l'Otan à Lisbonne : Un bouclier en or massif

Réunie à Lisbonne les 20 et 21 novembre, l'Otan, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, a, selon ses dirigeants, adopté un nouveau « concept stratégique ». Cette organisation militaire regroupait à l'origine, en 1949, les armées des pays d'Europe de l'Ouest derrière celle des États-Unis pour faire pièce à l'Union soviétique. L'Union soviétique a disparu, la Russie collabore désormais avec l'Otan, or non seulement l'alliance militaire n'est pas dissoute, mais elle intervient, en Afghanistan et ailleurs, se renforce, intègre de nouveaux pays, se dote de puissants moyens militaires.

Pour justifier aux yeux des peuples cet apparent paradoxe, les dirigeants du monde capitaliste ont dû se fabriquer de nouveaux ennemis, inventer de nouveaux dangers. L'ours russe étant devenu amical, il a été remplacé par la menace terroriste pour expliquer que les pays les plus riches du monde engloutissent une bonne part de leurs budgets, 1 530 milliards de dollars l'année dernière dont une moitié pour le seul budget de défense des États-Unis, dans l'achat d'armements et l'entretien d'armées permanentes.

Le sommet de Lisbonne avait par exemple pour motif d'étendre le bouclier antimissiles américain à l'ensemble de la planète, au prétexte que l'Iran serait capable de fabriquer des missiles. Ces missiles iraniens représentent une menace du même ordre que celle des « armes de destruction massive » irakiennes qui furent le prétexte à la deuxième guerre d'Irak, c'est tout dire.

Les militaires américains ont d'ailleurs fini par avouer qu'ils savaient depuis le début qu'elles n'existaient pas... mais la guerre d'Irak dure toujours. Qu'importe, en attendant, ce bouclier antimissiles étendu représente de nouveaux contrats pour les marchands de canons américains et peut-être même quelques-uns pour leurs homologues européens.

Mais l'Otan ne se borne pas à consommer des crédits énormes en vue de guerres hypothétiques. Elle fait aussi la guerre sur le terrain, comme elle l'a fait dans l'ex-Yougoslavie, comme elle le fait en ce moment en Afghanistan. Elle se tient prête aussi à intervenir partout où les dirigeants impérialistes pourraient sentir leurs intérêts menacés. L'Otan entretient pour cela des organismes de coordination entre les différentes armées qui la composent, des procédures permettant qu'elles collaborent et se renforcent les unes les autres, et des moyens logistiques pour transporter et débarquer des troupes à la demande.

Derrière les habituels discours sur la « sécurité collective » et la « défense de la démocratie » prononcés à Lisbonne, il y a les tout aussi habituels et monstrueux profits des marchands de mort.

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