Maroc - France : Des relations intéressées24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Dans le monde

Maroc - France : Des relations intéressées

En prologue à son livre Notre ami le roi, Gilles Perrault a pu décrire ainsi le pouvoir au Maroc du temps de la colonisation : « Le résident général donne les lois (dahirs), nomme les ministres et règne sur un Maroc quadrillé par l'armée, administré par des fonctionnaires français. Au vrai, nul résident ne ferait long feu s'il ne travaillait main dans la main avec les trois puissances réelles du Maroc : le président de la Fédération des chambres d'agriculture (les colons), le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Casablanca (les affaires), le banquier Yves Mas, propriétaire de la quasi-totalité de la presse marocaine. » Mais le tableau serait incomplet sans « la puissance occulte qui possède réellement le Maroc : la Banque de Paris et des Pays-Bas » (l'ancêtre de BNP Paribas). « Par sa filiale, l'Omnium nord-africain (ONA), elle contrôle l'activité économique. »

On pourrait ajouter qu'aujourd'hui, la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc, créée en 1913, existe toujours et compte 110 collaborateurs. 34 sociétés françaises parmi les 40 qui font référence à la Bourse sont présentes au Maroc. Le nombre de filiales d'entreprises françaises est estimé officiellement à 750 sociétés employant plus de 80 000 personnes. De plus, de nombreuses sociétés marocaines sont dirigées par des entrepreneurs français ou à capitaux français. Le régime de Mohamed VI protège les affaires des patrons français.

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