Licenciés pour des critiques à leur hiérarchie : Il faut le droit de s'exprimer... et pas seulement sur Facebook !24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Dans les entreprises

Licenciés pour des critiques à leur hiérarchie : Il faut le droit de s'exprimer... et pas seulement sur Facebook !

Un jugement des Prud'hommes de Boulogne-Billancourt vient de considérer comme fondé le licenciement, prononcé il y a quelques mois, de trois salariés d'Alten, une entreprise d'ingénierie et conseil en technologies.

Le motif invoqué par la direction, « incitation à la rébellion et dénigrement de l'entreprise », posait question : à quel acte grave les salariés en question s'étaient-ils donc livrés, et avec quelles conséquences hautement désastreuses pour leur employeur ?

La réalité des faits se résumait à quelques remarques critiques évoquant leur hiérarchie, échangées sur le réseau social Facebook, ponctuées qui plus est d'un « émoticône » attestant d'un registre humoristique. Un lecteur utilisant le statut d'« ami d'ami », comme on dit sur Facebook a eu accès aux échanges et, se montrant surtout « ami » de la direction, s'est empressé de les rapporter à celle-ci qui les a utilisés pour motiver les licenciements.

Interviewées par France-Soir, les deux employées licenciées, qui se sont adressées aux Prud'hommes, racontent les conditions de pression et de compétition, les horaires à rallonge, les reproches sur leurs mauvaises fréquentations, leur manque de résultats... Elles évoquent même clairement « un licenciement économique déguisé ».

D'autres affaires de ce type ont semble-t-il déjà eu lieu. Les Prud'hommes de Boulogne-Billancourt ont tranché, dans ce cas, en faveur du groupe Alten, même s'il n'était pas clairement désigné dans l'échange sur le réseau social. Visiblement, tous les moyens sont bons dans ce groupe, fût-ce l'usage des réseaux dits d'amis, pour faire taire les critiques et supprimer des emplois !

Voilà qui pourrait donner aux salariées licenciées - et à beaucoup d'autres - l'envie de remplacer les messages électroniques sur des espaces dits « privés » par de vigoureuses explications publiques avec leur hiérarchie. Les travailleurs doivent avoir le droit de s'exprimer, tant sur le fonctionnement de l'entreprise que sur l'attitude de leur hiérarchie, et cela non seulement sur Facebook, mais sur leur lieu de travail et devant tous !

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