Le PS et la sécurité : À la remorque de la droite24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Leur société

Le PS et la sécurité : À la remorque de la droite

Parmi les faits de l'actualité qui montrent que la campagne pour l'élection présidentielle de 2012 a déjà bien commencé, il y a le choix, décidé par les notables du PS, de mettre l'accent sur le volet sécuritaire de leur programme.

La mise en scène sur ce thème a débuté par l'ouverture, le 17 novembre, à Créteil, du Forum sécurité du PS, organisé entre autre par François Rebsamen, sénateur maire de Dijon, l'un de ceux qui rappellent régulièrement à l'ordre ceux qui auraient tendance à aller trop loin, verbalement s'entend, expliquant que le Parti Socialiste doit se montrer réaliste et responsable, ou en termes plus politiciens, qu'il est avant tout « un parti de gouvernement ».

Il faut, dit-il, qu'en matière de sécurité, le Parti Socialiste « se montre aussi crédible que la droite ». Il n'est pas seul, dans son parti, à vouloir rivaliser avec la droite sur ce terrain. D'autres sont à l'unisson, à commencer par Martine Aubry qui a fait publier, sur ce thème, une tribune libre dans Le Monde du 17 novembre. On pourrait en citer d'autres, comme Manuel Valls, parmi ceux qui voudraient postuler au titre de représentant du PS dans la course à l'Élysée.

Les responsables du PS expliquent que personne ne peut accepter le développement de la violence dans les quartiers, dans les établissements scolaires ou ailleurs. C'est une évidence, quelle que soit l'évolution de cette violence, illustrée par des chiffres qu'on nous sert bien plus pour contribuer à créer un sentiment d'insécurité que pour aider à la réduire. Que celle-ci soit en hausse ou en baisse, qu'elle évolue dans tel ou tel domaine ou dans un autre, c'est un vrai problème, qui concerne le quotidien de la population.

Il est certain, même si les politiciens de droite le contestent, que les moyens mis en ouvre sont un des aspects majeurs. Il faudrait des moyens nettement plus importants, des effectifs de police, affectés non pas seulement à la répression, mais à la prévention. Et il faudrait également beaucoup plus d'encadrement scolaire, des logements en nombre et en qualité suffisants, un urbanisme satisfaisant, et des emplois pour tous.

La discussion sur le déploiement des effectifs de police, sur la mise en place d'équipements de vidéo-surveillance, n'est pas sans importance, mais elle est subordonnée à la question des moyens que l'on décide d'investir et de l'usage qu'on en fait

On ne peut donc reprocher aux dirigeants du PS d'affirmer qu'il faut mieux protéger la sécurité des personnes. Mais on peut leur reprocher d'affirmer avec la droite, Sarkozy, Hortefeux et Besson en tête, que la sécurité serait devenue le problème essentiel de l'heure, et de s'apprêter à en faire l'un des principaux axes, sinon l'axe de campagne pour 2012. Cela aboutit à légitimer la démagogie sécuritaire de la droite, à la crédibiliser, et cela contribue à détourner l'opinion populaire de l'essentiel pour faire diversion.

Le risque pour le PS, avec une telle politique est d'ailleurs de ne pas rattraper le retard qu'il a pris dans ce domaine, même si cela, au fond, est son problème. Il faut se souvenir à ce propos de la mésaventure de Lionel Jospin en 2002, candidat du PS à la présidentielle, qui avait déjà placé sa campagne sur le terrain sécuritaire et qui s'était fait dépasser, au premier tour de cette élection, par Chirac et Le Pen.

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