Labinal et Molex Villemur-sur-Tarn (région toulousaine) : chez Labinal : mystification et tromperie24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Dans les entreprises

Labinal et Molex Villemur-sur-Tarn (région toulousaine) : chez Labinal : mystification et tromperie

L'édition Nord-Est de La Dépêche du Midi du 17 novembre faisait sa une avec un titre pleine page « Labinal, l'anti-Molex » et en plus petit : « L'entreprise investit à Villemur-sur-Tarn pour sauver 500 emplois ». C'est faire peu de cas de l'histoire récente de cette usine, qui employait il y a trente ans plus de 1 500 personnes à Villemur.

Dans les années 2000, les « dégraissages » se faisaient par étapes. Les dirigeants de Labinal ont commencé par diviser l'entreprise en établissements distincts (filialisés) et en particulier les secteurs connectique automobile (Cinch) et câblage automobile (Sylea).

Puis ces filiales « automobile » ont été vendues, lors du rachat de Labinal par la Snecma : Sylea a été vendu à Valeo d'abord, Cinch à Molex ensuite. En quelques années les acheteurs, qui n'étaient intéressés que par les parts de marché que ces entreprises représentaient, les ont fermées. Valeo a fermé ses usines dans la région (plusieurs centaines de licenciés) et Molex a fait de même ensuite à Villemur.

Molex et Valeo se sont comportés comme des patrons voyous, certes, mais c'est Labinal-Snecma qui leur a en quelque sorte sous-traité les licenciements, en préparant cela des années auparavant. Alors, affirmer que Labinal serait « l'anti-Molex » est une mystification : Labinal a collaboré aux licenciements chez Valeo comme chez Molex.

De plus, on apprend dans l'article que, dans l'opération de déménagement de Labinal, l'État contribuerait à hauteur de 900 000 euros ; et dans l'aménagement de la zone artisanale où se situerait la nouvelle installation de Labinal, l'intercommunalité prendrait à sa charge 2,5 millions d'euros.

Autrement dit Labinal, l'auxiliaire de Molex et de Valeo dans la destruction de centaines d'emplois, se fait bien arroser avec l'argent public, alors qu'en tant que filiale du groupe Safran (soixante sites industriels en France avec 35 248 salariés) elle engrange de substantiels bénéfices. Ainsi le chiffre d'affaires de Safran au 30 octobre 2010 s'établit à 7 790 millions d'euros, en hausse de 3,4 % par rapport à la même période en 2009.

Affirmer que « Labinal sauve 500 emplois », c'est une tromperie : comme n'importe quelle grande entreprise, Labinal ne cherche que le profit de ses actionnaires, et cela au détriment de l'emploi et. des finances publiques.

Quant aux dirigeants de Molex, de leur côté ils n'ont que faire de la justice qui les a condamnés à plusieurs reprises. Ils font peu de cas des engagements d'Estrosi et Sarkozy qui « suivaient attentivement le dossier ». Quant aux promesses et aux discours des pouvoirs publics locaux en matière de reclassements, ils s'en moquent. En réalité ils ne font qu'agir comme n'importe quel patron bien français, le baratin en moins. Ce sont simplement des dirigeants de ce monde capitaliste, aussi voyous que les autres, et au même titre que Labinal-Snecma-Safran qui a sous-traité le licenciement des 300 travailleurs de Molex.

Si l'État ou les pouvoirs locaux voulaient vraiment défendre les intérêts des salariés, c'est vers Labinal-Snecma-Safran qu'ils devraient se retourner, plutôt que leur servir la soupe.

En attendant, la police judiciaire a entendu deux délégués de Molex, suite à une plainte des dirigeants de l'usine leur reprochant des actions lors de la lutte contre la fermeture en 2009. Et on arrive à une situation où ce sont des travailleurs qui sont inquiétés par la justice, alors que le patron de Molex vient de décider de suspendre le plan « social ». parce que des travailleurs licenciés le mettaient aux Prud'hommes. C'est un comble ! Mais que fait la police ?

Partager