Économies sur le dos des sans-abri24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Leur société

Économies sur le dos des sans-abri

À l'approche des grands froids, le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu, annonçait lundi 22 novembre, lors d'une visite au Samu Social d'Ivry-sur-Seine, une série de mesures en faveur des sans-abri ou des mal-logés, affirmant que « toutes les demandes d'hébergement d'urgence devront être pourvues ».

Ministre du Logement dans le premier gouvernement Fillon, Apparu avait fait la même promesse il y a un an, en novembre 2009. Tirant le bilan, il affirme aujourd'hui que, « globalement, l'année dernière, on a réussi à tenir cet objectif ». Tout est dans le « globalement ». Les associations d'aide aux sans-logis chiffrent, elles, à 400 le nombre de SDF morts dans la rue en 2009, de froid, pour beaucoup, mais aussi de chaleur durant l'été ou simplement de misère.

À Paris, selon les autorités municipales, il y aura cet hiver environ 8 000 places d'hébergement d'urgence pour des besoins évalués à 13 000. Même avec l'ouverture et l'aménagement de gymnases et de salles prévus dans quatre mairies, ce sera loin du compte.

En janvier 2008, Fillon lui-même avait promis de faire du logement un chantier prioritaire pour la période 2008-2012, pour que « plus personne ne soit contraint de vivre dans la rue ». C'était un pur mensonge. Depuis, la situation des sans-abri ne s'est pas améliorée. Elle a même sans doute, du fait de la crise, empiré. Des centres d'accueil ont été fermés, faute de moyens. Quant au nombre de personnes vivant dans la rue, il n'a pu que croître du fait de la crise du logement, des dégâts de la crise économique dans les milieux populaires, et de la politique d'expulsions dirigée par le gouvernement contre les plus pauvres.

Enfin, comme le dénoncent les associations d'aide aux sans-abri, la loi de finances pour 2011 prévoit une diminution du budget de l'hébergement d'urgence par rapport à 2010, une chute des moyens alloués aux équipes mobiles qui vont à la rencontre des SDF et une baisse des crédits de soutien aux associations engagées sur le logement. C'est de la non-assistance à personnes en danger.

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