Draquila, l'Italie qui tremble24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Dans le monde

Draquila, l'Italie qui tremble

Le 6 avril 2009, un tremblement de terre frappait la ville et la région de L'Aquila, dans les Abruzzes, faisant plus de 300 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. Aujourd'hui, ils sont encore plusieurs dizaines de milliers à ne pas avoir retrouvé une vie normale. Cela n'a pas empêché le gouvernement Berlusconi de monter un grand spectacle sur son action après le tremblement de terre, proclamant qu'en quelques mois tous les sinistrés avaient été relogés et organisant même le sommet du G8 de juillet 2009 à L'Aquila, à l'appui de sa propre publicité.

En réalité, le tremblement de terre a surtout été une aubaine pour les gros groupes du bâtiment et les mafias qui gravitent autour d'eux, directement favorisées par le gouvernement. C'est ce que montre le beau film militant de Sabina Guzzanti, qui vient de sortir en France. Présenté au dernier festival de Cannes, il a entraîné le refus du ministre de la Culture italien de venir au festival, celui-ci y voyant un film « de propagande » dénigrant l'Italie. Il s'agit du même ministre, Sandro Bondi, qui est aujourd'hui mis en cause pour l'incurie de son ministère dans la protection des biens culturels, incurie illustrée par le récent écroulement de la « maison des gladiateurs » de Pompéi qui, elle, avait pourtant survécu plus de deux mille ans à l'éruption du Vésuve...

À voir ce film documentaire de Sabina Guzzanti et sa dénonciation du gouvernement Berlusconi et de la mafia affairiste qui l'entoure, on comprend évidemment qu'il n'ait pas plu au ministre. Mais on sait aussi qu'il n'y a que la vérité qui blesse.

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