Trouver une place de parking autour des Chèques Postaux de Marseille est particulièrement difficile. Alors, quand des employés ont vu qu'une vingtaine de places du parking sous l'autoroute étaient neutralisées pour être réservées à la direction, leur sang n'a fait qu'un tour.

À une trentaine, le 19 novembre, ils ont demandé des comptes à la direction, justement réunie au grand complet pour statuer sur le sort de deux cadres.

Le premier mot malheureux d'un directeur a été de renvoyer les employés au travail illico, « sinon il leur ferait enlever un trentième » (c'est-à-dire les compterait comme grévistes). La réaction a été immédiate : les employés sont partis, non pour retourner sagement au boulot mais pour faire le tour des étages et expliquer à leurs collègues les raisons de leur colère.

Partis à trente, ils revinrent donc à 300 pour s'entasser dans la salle de la direction afin d'avoir un peu plus d'explications.

Deuxième parole malheureuse d'un directeur : il se plaignait d'être séquestré. La réponse fusa : regardez, les portes sont grandes ouvertes, les fenêtres encore plus, choisissez la sortie...

Un autre cadre déclara que l'on n'était plus au Moyen Âge. Mais si, lui fut-il répondu en chour, nous sommes juste avant 1789, avec tous les privilèges de la noblesse, en particulier sur les places... de parking. Tout cela au milieu des rires de l'assistance.

Quand un cadre osa se plaindre de la « pression », là ce fut la franche rigolade pour les employés. La pression, ils la subissent constamment, tous les jours et du fait de la direction. Enfin, un des directeurs ayant répété qu'il allait prélever un jour de grève sur les salaires, la réponse a jailli : « Mais allez-y, prenez autant de jours de grève que vous voulez, nous ne sommes plus à cela près. Je donnerai un peu plus de pâtes à mon fils ! »

Pour marquer le coup après cette matinée mouvementée, beaucoup décidèrent de ne pas rejoindre leur poste de travail et de rentrer chez eux. Il y a des jours comme ça où on en a assez d'être « séquestré » !