SNCF Atelier du technicentre de PRG - Ivry (Val-de-Marne) : Un jeune cheminot meurt victime de la politique de la direction03/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2205.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans les entreprises

SNCF Atelier du technicentre de PRG - Ivry (Val-de-Marne) : Un jeune cheminot meurt victime de la politique de la direction

À l'atelier SNCF d'Ivry du Technicentre de Paris rive gauche, Stéphane, un jeune cheminot de 27 ans récemment titularisé, a été retrouvé électrocuté sur la locomotive dont il assurait l'entretien.

Si les circonstances exactes de cet accident mortel ne sont pas encore connues, le contexte dans lequel il s'est produit est révélateur de la dégradation persistante des conditions de travail à la SNCF en général et dans cet atelier en particulier.

Alors qu'il n'y a pas si longtemps cette opération de maintenance était assurée par deux agents, elle ne l'est plus que par un seul, pour de sordides histoires de coûts et au mépris des règles de sécurité.

Depuis 2004 l'atelier a vu ses effectifs fondre et aujourd'hui il n'y reste plus qu'une quinzaine d'agents d'exécution, dont une dizaine assurent les visites sur les locomotives. Il ne s'était jamais produit un accident aussi dramatique depuis plusieurs dizaines d'années alors que l'activité y était bien plus importante. Il y a eu jusqu'à une centaine de travailleurs, auxquels les règles de sécurité les plus élémentaires étaient transmises par la hiérarchie. Les nouveaux embauchés étaient au contact des plus anciens, qui les prévenaient des risques à ne pas prendre ou leur expliquaient comment s'en protéger.

Aujourd'hui l'atelier est quasiment vide, et s'il reste peu d'activité, elle est toujours aussi dangereuse. Les plus jeunes travaillent seuls, isolés, sans personne à qui demander conseil. C'est ainsi que nul ne peut témoigner du moment où l'accident s'est produit et depuis quand Stéphane était inanimé quand il a été retrouvé.

La direction investit le moins possible, elle bricole pour que les trains continuent de rouler tout en fermant des pans entiers de la production. Avec un peu plus d'un an d'ancienneté, ce jeune cheminot avaient déjà connu une restructuration et un transfert de service.

Flexibilité géographique, polyvalence, au gré des restructurations, fusions, transferts, suppressions de postes, ont aggravé les conditions de travail et de sécurité de l'ensemble des cheminots, sans compter l'état lamentable du chantier de manouvre et des ateliers.

Alors, quels que soient les résultats de l'enquête sur les causes de la mort de ce travailleur, la direction de l'établissement et de la SNCF en sont les premières responsables.

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