HLM vacants... : Mais surtout déficit énorme de la construction03/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2205.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Leur société

HLM vacants... : Mais surtout déficit énorme de la construction

« Des milliers de logements HLM restent vides », a titré Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Ce journal chiffre à 20 000 ou 25 000 le nombre de HLM « anormalement vacants ». Le gouvernement avait en effet communiqué une liste soi-disant « confidentielle » des logements HLM vacants. En réalité, le rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé-Pierre avait déjà publié des chiffres au niveau de chaque région qui permettent d'évaluer à l'échelle nationale une vacance totale de 2,3 % des HLM et une vacance supérieure à trois mois de 1,2 %, c'est-à-dire une vacance assez faible.

La seule nouveauté de cette annonce consiste à montrer du doigt les 74 communes, grandes ou petites, où la proportion de HLM vacants, bien supérieure à la moyenne, dépasse 5 %. Thierry Repentin, sénateur PS qui préside l'Union sociale pour l'habitat regroupant l'ensemble des organismes HLM, estime que la liste en question « met en exergue des réalités lilliputiennes, c'est-à-dire qu'on va chercher quelques situations locales de vacance liées au départ d'une grande entreprise, d'une grande administration, d'un régiment militaire, pour laisser penser que c'est la situation générale du monde HLM ».

De son côté, l'article du Parisien reconnaît qu'un nombre anormalement élevé de logements vacants peut être dû à une « gestion poussive » du parc de HLM, mais aussi à de « bonnes raisons », par exemple un coup de peinture ou des travaux de mise en état, voire à un programme de réhabilitation urbaine « qui suppose de longs travaux entraînant un taux de vacance élevé mais normal ».

Quand ceux-ci se prolongent exagérément, on peut à bon droit être choqué qu'un appartement reste un temps inoccupé et si une telle situation perdure, la réquisition, d'ailleurs prévue par la loi, serait une mesure de bon sens. Mais cela ne mettrait pas fin aux difficultés de l'immense majorité de ceux qui ont un problème pour se loger. Selon la Fondation Abbé-Pierre, il manque un million de logements et il serait nécessaire d'en construire 500 000 chaque année.

On est loin des 25 000 logements HLM inoccupés ! Quand un logement est vide, le fait est visible, mais le problème est d'abord celui des logements qui restent invisibles parce qu'ils n'ont pas été construits et qui ne le seront pas parce que l'argent public est détourné au détriment des besoins les plus urgents de la population.

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