Mobilisés depuis fin septembre contre le projet des sénateurs de droite repoussant progressivement la date de prise en compte de la préretraite amiante, les travailleurs de Chaffoteaux, licenciés l'an passé par le groupe Ariston-Merloni, viennent d'obtenir gain de cause. Leurs droits restent donc les mêmes, et cela concerne aussi tous les travailleurs du pays exposés à l'amiante, qui pourront prétendre à cette préretraite dans l'avenir.

Après avoir multiplié les manifestations et les démarches tous azimuts, que ce soit en direction des dirigeants du groupe Ariston, responsables des licenciements, ou des pouvoirs publics, préfet et ministres qui avaient accepté les différentes mesures du plan social, mais aussi en direction des parlementaires, les travailleurs de Chaffoteaux ont réussi à se faire respecter.

Les liens tissés pendant plus de quatre mois d'occupation de l'usine en 2009 et le fait de les avoir conservés, le fait de se retrouver régulièrement dans différentes manifestations, en particulier celles contre la réforme des retraites, ont sans doute contribué à ce changement d'attitude des sénateurs concernant leurs droits. Les travailleurs de Chaffoteaux n'ont cessé d'affirmer qu'ils ne voulaient pas être victimes d'une triple peine, la première étant d'avoir été exposés à l'amiante, la seconde d'avoir été licenciés et la troisième étant de perdre, en plus, le droit à la préretraite.

Le préfet du département a confirmé jeudi 21 octobre 2010 que leurs droits étaient maintenus. Les travailleurs de Chaffoteaux, évidemment satisfaits de cette issue, n'en continueront pas moins à participer aux prochaines manifestations contre la réforme des retraites ; façon de montrer qu'ils sont toujours mobilisés.