Retraites : Face aux mensonges gouvernementaux13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Retraites : Face aux mensonges gouvernementaux

Dire que les ministres mentent est une banalité. Cela fait partie de leur métier, en quelque sorte. Mais ces derniers temps, Sarkozy et ses proches atteignent des sommets.

Il en va ainsi de la réforme des retraites qu'ils voudraient nous imposer. Sans revenir sur les gros mensonges qui constituent les clefs de voûte sur lesquelles repose cette « réforme » et qui consistent à nous seriner qu'elle serait destinée à protéger les salariés, qu'elle va éviter que le système par répartition ne sombre, etc., on peut entendre chaque jour les ministres, sous-ministres et autres perroquets gouvernementaux resservir le même argumentaire.

Ainsi, après chaque journée de manifestation, ils minimisent grossièrement les chiffres des manifestants, comparant ces chiffres pour montrer que la mobilisation s'essouffle, et même pour prétendre que cela prouverait que leurs arguments agissent sur l'opinion, qui se rangerait de plus en plus derrière le gouvernement.

Autre arnaque, plus grossière encore, celle qui consiste à opposer ceux qui manifestent à ceux qui ne le font pas en comptabilisant ceux qui ne participent pas aux défilés comme étant favorables au projet gouvernemental. Les sondages montrent nettement que ce n'est pas le cas. Mais même sans sondages, il suffit d'écouter ce qui se dit dans les milieux populaires pour savoir qu'il n'en est rien.

Un autre tour de passe-passe du gouvernement consiste à faire croire qu'il a su entendre les protestations de la rue, et qu'il accepte de reculer. Mais ses tout petits reculs étaient prévus à l'avance, faisant partie de la marge de manoeuvre qu'il s'est réservé la possibilité d'agiter pour amadouer telle ou telle direction syndicale. Il se flatte d'avoir pris en compte la situation des femmes ayant eu des enfants, ou d'avoir rectifié son projet pour les handicapés du travail. Mais dans ces deux cas - les seuls sur lesquels il a modifié ses propositions initiales - ces petits pas en arrière n'empêchent pas une remise en question importante de ce qui, en matière de retraite, existait avant sa réforme.

Et puis si l'on voulait prendre en compte la pénibilité, c'est pour tous les travailleurs que le gouvernement devrait revenir en arrière. Car après quarante ans de labeur, dans une usine, sur une chaîne, aux caisses d'un supermarché ou simplement dans un bureau, on est de toute façon usé et fragilisé.

À chaque fois, ces minuscules reculs du gouvernement ne peuvent masquer la régression que représente son projet pour l'ensemble des travailleurs, un projet face auquel le mouvement actuel s'approfondit, comme le montrent tous les échos ci-dessous des manifestations du 12 octobre.

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