États-Unis - General Motors - Indianapolis : Les travailleurs votent à nouveau Non13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

États-Unis - General Motors - Indianapolis : Les travailleurs votent à nouveau Non

Les militants trotskystes du journal américain The Spark reviennent, dans leur journal du 27 septembre dernier, sur la résistance des travailleurs de l'usine General Motors d'Indianapolis aux mesures d'austérité qu'un repreneur tente de leur imposer, avec l'appui des bureaucrates du syndicat de l'automobile UAW.

Le 23 septembre dernier, les ouvriers de l'usine d'emboutissage de General Motors à Indianapolis ont à nouveau fait entendre un Non massif aux sacrifices exigés par Justin D. Norman, repreneur potentiel de l'usine de GM, à condition que les travailleurs acceptent les sacrifices que les hauts dirigeants de l'UAW, le syndicat de l'automobile, veulent faire avaliser par les travailleurs.

Déjà en mai dernier les ouvriers s'étaient opposés par un vote à ce que les permanents régionaux de l'UAW négocient de nouveaux sacrifices avec GM. Le comité de négociation de la section syndicale de l'usine, dirigé par Greg Clark, avait réaffirmé depuis à plusieurs reprises la position des travailleurs. Et en août, quand les permanents régionaux de l'UAW ont voulu plaider dans un meeting pour l'acceptation des sacrifices, avant d'obliger les travailleurs à se prononcer par un vote, ils ont été tellement hués qu'ils se sont enfuis.

Les dirigeants de l'UAW, peu respectueux des souhaits de la base, ont alors soutenu l'initiative du repreneur potentiel, Justin Norman, qui a voulu réunir les travailleurs dans le grand stade d'Indianapolis, loué pour l'occasion, afin d'expliquer et justifier le contenu des sacrifices en question. Alors que l'usine compte 625 travailleurs, soixante-dix personnes en tout et pour tout, y compris des conjointes et des enfants, s'étaient déplacées.

Mais la direction du syndicat ne se tint pas encore pour battue et sortit un plan qu'elle pensait sans doute infaillible : un vote par correspondance contrôlé par les seuls permanents régionaux. Tout le monde était bien conscient que le vote par correspondance permet de bourrer les urnes et de falsifier le vote des travailleurs.

Clark et d'autres dirigeants de la section syndicale ont alors organisé des réunions pour chacune des trois équipes. Les travailleurs, indignés par cette nouvelle manoeuvre, y participèrent massivement. Il fut décidé que chacun rapporte son bulletin de vote au local syndical le mardi 23 septembre et que tous ceux qui voulaient voter Non et s'assurer que leur vote serait bien pris en compte pourraient se faire filmer montrant leur bulletin Non à la caméra, juste avant de le mettre dans la boîte du transporteur. Alors que les ouvriers remplissaient le hall, tout ceux qui votaient Non recevaient un badge avec un numéro inscrit au marqueur, commençant par le numéro 1 jusqu'au dernier votant, le numéro 418. Même si tous les autres travailleurs de cette usine de 625 personnes avaient voté Oui, le vote Non l'avait emporté à deux contre un. Et tous n'ont pas voté Oui : certains ont envoyé leur vote Non par la poste avant de savoir qu'on pouvait se faire filmer. Beaucoup d'autres n'ont pas voté.

Lorsque Clark a annoncé les résultats, les permanents régionaux ont refusé de faire un commentaire, déclarant seulement que les votes ne seraient pas comptés avant le lundi suivant. C'est sans importance : les travailleurs ont déjà leur propre décompte et le Non a triomphé.

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