Fonction publique : Une politique d'économies désastreuse30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Une politique d'économies désastreuse

Le gouvernement poursuit sa politique de réduction des effectifs dans la fonction publique d'État, ce qui se traduit par des difficultés supplémentaires pour les usagers et par une dégradation continue des services publics, tout en contribuant aussi à l'augmentation du chômage.

Le budget 2011 est dans la ligne des précédents, avec 31 400 emplois qui devraient être supprimés, par le non remplacement d'un départ à la retraite sur deux. Presque tous les ministères voient leurs effectifs baisser ou stagner, les plus touchés étant l'Éducation nationale (-16 000 postes) ainsi que la Défense (- 8 250). Seul le ministère de la Justice verra ses effectifs augmenter de 400, essentiellement dans l'administration pénitentiaire.

Depuis trois ans, 100 000 postes ont été supprimés dans la fonction publique, et 100 000 autres devraient l'être d'ici à 2013, soit une baisse de 8 % des effectifs. On voit comment le gouvernement donne l'exemple quand il dit vouloir lutter contre le chômage !

Il justifie aussi les attaques contre les services publics sous prétexte de la nécessité de les rationaliser : à l'entendre, il y aurait trop de fonctionnaires sous ou mal employés, trop de dispersion dans des locaux différents, etc.

La dégradation des services publics pèse sur l'ensemble de la population. Du fait du regroupement des services, qu'il s'agisse des tribunaux, de Pôle emploi, des impôts, la moindre démarche administrative se traduit par un allongement du temps de trajet supplémentaire et, en province, nécessite de se déplacer en voiture. À cela s'ajoute souvent une attente interminable qui crée des tensions, parce qu'il n'y a pas assez de personnel. Un salarié peut se retrouver dans l'obligation de perdre une demi-journée de travail pour la moindre formalité. L'accueil téléphonique devient de plus en plus dépersonnalisé, le demandeur ayant trop souvent affaire à un centre d'appels automatisé où on le promène de numéro en numéro avant qu'il puisse avoir un interlocuteur.

Dans l'Éducation nationale, qui a subi la plus forte baisse des effectifs, on assiste à une dégradation accélérée des conditions d'accueil et d'enseignement des élèves, dont souffrent le plus ceux qui ont le plus de difficultés. Et les économies atteignent jusqu'à la police et la gendarmerie, qui ont perdu 10 000 postes en trois ans, et peinent à obtenir de simples fournitures, alors que Sarkozy et ses ministres ne cessent, dans les discours, de se faire les promoteurs de la sécurité !

Il faut faire cesser toutes ces attaques contre les services publics. Ce ne sont pas les fonctionnaires qui creusent le déficit de l'État, mais les actionnaires et les possédants qui bénéficient de ses largesses. À eux de payer pour renflouer les caisses !

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