Quand Sarkozy attaque les Roms : Les politiciens défendent leurs privilèges01/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2196.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand Sarkozy attaque les Roms : Les politiciens défendent leurs privilèges

Les discours de Sarkozy désignant à la vindicte populaire les étrangers en général et les Roms en particulier, leur traduction dans les faits par son fidèle Hortefeux fondant sur les baraquements « illégaux », ont suscité quelques remous dans leur propre camp politique.

Sarkozy n'est en effet pas le seul à utiliser les Roms, qui n'en peuvent mais. Les uns flattent les préjugés racistes d'une fraction de la population en vue des prochaines échéances électorales. Les autres se posent en éventuels concurrents, en utilisant ce sujet pour se démarquer à peu de frais de Sarkozy et en visant la fraction de l'électorat de droite mal à l'aise devant ce déferlement gouvernemental de xénophobie.

Tous les politiciens de droite qui croient à la vie après Sarkozy ont ainsi fait entendre leur petite différence. Il y a ceux qui se voient un destin national, comme Villepin, Juppé ou Fillon, Premier ministre « loyal » affichant le sourire de celui qui n'en pense pas moins. Il y a ceux qui avaient déjà envie de quitter le gouvernement en lorgnant vers l'Élysée, comme Morin, actuel ministre « centriste » de la Défense, qui menace d'être candidat à la présidentielle, ou Boutin, qui se rallie ou s'éloigne de Sarkozy au gré des postes proposés. Il y a enfin, et ce sont les plus lamentables, les ministres dits « d'ouverture ».

Kouchner, ex-socialiste rallié à Sarkozy pour un maroquin, affirme avoir songé à démissionner. Mais, dit-il, « qu'est-ce que ça aurait fait pour les Roms ? » Et qu'est ce que cela fait, à part pour lui, qu'il reste ministre une seconde de plus ?

Fadela Amara, de son côté, s'est finalement prononcée contre les expulsions et contre l'élargissement de la déchéance de la nationalité. Mais en ajoutant qu'elle restait au gouvernement.

Ces deux éminents représentants de la morale en politique savent avoir une bonne chance de passer à la trappe lors du remaniement ministériel d'octobre. Dans ces conditions, se démarquer de Sarkozy s'est tenter de préparer l'avenir. Mais démissionner, c'est gâcher ses chances d'être reclassé en toute tranquillité après le remaniement ministériel.

Comme le dit la sagesse populaire : « Quand la hyène a un renvoi, le chacal se bouche le nez sans s'éloigner ».

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