16 000 postes d'enseignants supprimés : Une rentrée scolaire catastrophique en perspective01/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2196.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

16 000 postes d'enseignants supprimés : Une rentrée scolaire catastrophique en perspective

Le principal syndicat des collèges et lycées a confirmé vendredi 27 août son appel à la grève pour le lundi 6 septembre contre les économies faites par le gouvernement sur le dos de l'éducation. Il appelle également à faire grève et à manifester contre les attaques du gouvernement sur les retraites le mardi 7 septembre.

Cette rentrée se fera avec 16 000 enseignants en moins ; depuis 2003 plus de 40 000 emplois d'enseignants ont disparu dans les seuls collèges et lycées. Mais en fait cela fait vingt ans que, chaque année, des milliers d'emplois d'enseignants sont supprimés dans les collèges et les lycées, comme dans les écoles primaires et maternelles. Bien évidemment, la conséquence immédiate de cette politique est la dégradation continue des conditions dans lesquelles les jeunes étudient, et aussi bien entendu des conditions dans lesquelles travaille tout le personnel nécessaire au fonctionnement des établissements scolaires. Les suppressions de postes ne touchent pas les seuls enseignants, mais aussi les surveillants, le personnel de nettoyage et de cantine, les infirmières et médecins scolaires, ou encore les conseillers d'orientation.

Les différents ministres qui se succèdent à la tête du ministère de l'Éducation nationale justifient toujours de la même manière leur politique. Ils avancent entre autres une prétendue diminution du nombre d'enfants à scolariser. Mais c'est au contraire à une augmentation que l'on assiste ces dernières années, en particulier du fait de l'arrivée des enfants nés lors du « baby boum » de 1999-2000. De ce fait, depuis deux années, le nombre d'élèves qui rentrent en classe de 6e au collège augmente, ce qui entraînera automatiquement dans les années à venir une remontée du nombre d'élèves dans toutes les autres classes. D'Allègre en passant par Fillon, Darcos jusqu'à l'actuel ministre Chatel, tous déclarent assez régulièrement que la réussite des élèves ne dépend pas du nombre d'élèves par classe ; on apprendrait, selon eux, tout aussi bien à 35 qu'à 20 dans une classe.

Mais dans les coulisses, le gouvernement ne s'embarrasse évidemment pas de tels prétextes. La presse a rendu public, il y a quelques mois, un document confidentiel adressé aux recteurs qui indiquait crûment toutes les pistes que ceux-ci devaient explorer pour supprimer encore plus de postes d'enseignants : l'augmentation des effectifs par classe, la fermeture des petits établissements, la diminution des heures d'enseignement dans nombre de matières grâce à la « réforme » des collèges et des lycées initiée par Luc Chatel.

La réforme du recrutement et de la formation des enseignants est une autre trouvaille du ministre qui devrait permettre, d'après le Snes, la suppression de l'équivalent de 5 000 emplois dans le secondaire. Dès cette année, 8 000 enseignants stagiaires du secondaire vont se retrouver, sans aucune formation, à plein temps devant une classe entière. Même chose dans le primaire pour à peu près autant de nouveaux enseignants. Belle façon d'améliorer la qualité de l'enseignement que de ne pas apprendre le métier aux enseignants débutants !

Le gouvernement applique dans l'éducation, comme dans tous les services publics, la même politique avec le même objectif : faire des économies à tout prix sur tout ce qui est utile à la population, pour combler un déficit creusé par les cadeaux aux plus riches. Alors, les très bonnes raisons ne manqueront pas aux enseignants pour être en grève et dans la rue le 6 septembre, et pour remettre ça le 7 !

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