Livres et matériel scolaires : Une rentrée trop coûteuse25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Livres et matériel scolaires : Une rentrée trop coûteuse

La réforme voulue par le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel finalisée fin avril a entraîné le renouvellement d'un grand nombre de manuels, en Sciences physiques, en Économie, en Sciences de la Vie et de la Terre et en Histoire-Géographie qui, étant donné les courts délais, ne seront d'ailleurs pas prêts pour la rentrée. Mais la conséquence la plus néfaste entraînée par ces changements de manuels est la dépense supplémentaire que cela va occasionner pour les familles, surtout les familles des classes populaires. En effet ce renouvellement a un coût, entre 230 et 250 euros pour l'année. D'après la FCPE, la fédération des parents d'élèves la plus importante, un million de parents devront faire face à cette dépense supplémentaire non prévue pour l'achat des manuels neufs de seconde et ce, alors que pour beaucoup les revenus diminuent.

Certes, depuis 2004, les Conseils régionaux aident tous les lycéens en finançant tout ou partie de l'achat des manuels ; l'aide s'élève par exemple à 100 euros par lycéen pour le renouvellement des livres dans la région Centre. Il faudrait donc pour remplacer l'ensemble des manuels doubler le budget. Des représentants de régions sont déjà intervenus pour dire que cela leur serait impossible.

En tout cas, les nombreuses critiques émanant des parents et des représentants de régions n'ont pas vraiment ému Luc Chatel qui les a toutes balayées ; il a ainsi déclaré que les Régions n'étaient pas obligées de financer les manuels et que l'État aidait déjà suffisamment les familles avec l'allocation de rentrée scolaire. Mais cette allocation de rentrée, que touchent les familles dont les revenus ne dépassent pas un certain seuil, est très modeste, son montant de 306 euros pour les enfants de 15 à 18 ans ne permet de faire face qu'aux frais habituels de fournitures scolaires, de vêtements, de frais de cantine.

Au lieu d'engraisser des maisons d'édition qui se frottent les mains à chaque changement de programme, l'État pourrait tout aussi bien fixer le prix et fournir directement et gratuitement les manuels scolaires à tous les élèves, de même d'ailleurs que toutes les autres fournitures scolaires, du classeur au stylo bille.

L'école est prétendument gratuite en France, gratuité qui serait la garante de l'accès égal à l'éducation de tous les élèves, quelle que soit leur condition sociale. Cela n'a jamais été vraiment le cas, et cela le sera encore moins cette année.

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